La toute première déclaration du nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, James Foley, ne passera pas comme une lettre à la poste, selon les dirigeants du Parti au Pouvoir , Fanmi Lavalas. Les propos du diplomate américain selon lesquels la solution à la crise née des législatives de mai 2000 passe par le respect de la Résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA) et de la Constitution haitienne sont décortiqués au goût du Sénat Lavalas, interprêtés et commentés par le président du Grand Corps, Yvon Feuillé. Mais, ce qui retient l’attention du sénateur Feuillé est le passage où le diplomate fait état du respect de la loi mère . Selon le sénateur contesté, « l’Opposition réclame le départ du président constitutionnel Jean Bertrand Aristide et la Communauté Internationale se tait ». Entendez par là, le support de certains diplomates accrédités dans le pays aux différentes initiatives de l’Opposition ou de la Société Civile. Le président du Sénat Lavalas ne voit pas d’un bon oeil que l’on encourage ici et là des mouvements de protestation contre le régime en place. Sur la question des manifestations anti-gouvernementales , le sénateur Yvon Feuillé et le Président Jean Bertrand Aristide ne semblent pas être sur la même longueur d’ondes. M. Aristide appelle la police nationale à garantir la sécurité dans le cadre des manifestations pacifiques qui sont organisées à travers le pays . Après les graves incidents au Cap-Haitien , le chef de l’Etat affirme que tout un chacun a librement le droit de faire passer son point de vue . Interrogé sur les déclarations faites par le député contesté Nahoum Marcellus qui annonce l’interdiction de manifester dans le Nord , Jean Bertrand Aristide affirme qu’il est le seul à pouvoir adopter une telle décision . Les observateurs notent que la Constitution garantit le droit de manifester à tout citoyen et de s’exprimer en toute liberté. Autre reproche à adresser à l’international, et apparemment , cela tient à coeur à Yvon Feuillé , c’est la dernière déclaration de l’ambassadeur français sortant Yves Gaudeul. Le diplomate a mis en garde contre une tempête politique en Haïti avec la dégradation du climat politique. « Ces comportements n’ont rien à voir avec la Convention de Viennes sur les relations diplomatiques », affirme Yvon Feuillé. De plus, pour avoir vécu dans le milieu diplomatique, M. Feuillé, ancien consul d’Haïti à New York, se fait conseiller des chefs de mission en Haïti. Ce qui arrangerait les choses, de l’avis du président du Grand Corps, est que les diplomates accrédités en Haïti rompent avec ce qu’il appelle lui même « l’hypocrisie de nos amis ».
Le président du Sénat Lavalas fustige l’attitude de certains diplomates accrédités en Haiti
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