Certains quartiers de la capitale sont plongés dans un » black-out » total depuis plus de trois (3) jours alors que d’autres reçoivent moins de trois (3) heures de courant par jour. Loin d’être éclipsée par la situation de violence qui règne aux Gonaïves, le branle-bas à l’Université d’Etat d’Haïti et la persistance de l’impasse politique, la crise du courant électrique refait surface. Les mesures annoncées par les responsables à l’occasion de la Coupe du Monde de Foot-ball 2002 en vue d’une amélioration de la distribution du courant n’ont effectivement été valables que pour cette période de divertissement. On se rend compte qu’une fois terminée la compétition internationale, la compagnie nationale d’électricité a révisé à la baisse sa production. Apparemment, la quantité de carburant dont disposait l’EDH était strictement réservée à l’alimentation des centrales thermiques pendant le Mondial. Depuis, la plupart des quartiers de Port-au-Prince sont plongés dans l’obscurité totale. Les habitants de la capitale sont dans l’attente de l’annonce de nouvelles mesures de gestion de la crise énergétique. D’aucuns se rappellent de la série de déclarations faites par les responsables concernés pour expliquer, comme toujours, la complexité de la situation et susciter de l’espoir de voir dans les prochains mois une capitale plus ou moins éclairée. Entre temps, le rationnement fait rage, rien n’indique que dans les prochains jours l’EDH founira au moins six heures de courant par jour à la population qui en a grandement besoin, surtout le soir. Cette situation affecte le secteur commercial qui fonctionne généralement le jour. La plupart des magasins sont obligés d’investir leur argent dans des groupes électrogènes alors qu’ils continuent de recevoir les bordereaux de l’EDH. Même la publication des examens du baccalauréat est affectée. Les ordinateurs du ministère de l’éducation nationale sont perturbés par les fréquentes coupures d’électricité. Tout le monde en souffre d’une manière ou d’une autre mais sans pour autant réclamer des dipositions fermes qui permettraient de résoudre la crise définitivement. Au niveau de l’EDH, on n’a pas cessé de le dire, les prises clandestines sont en partie responsables du dysfonctionnement de la compagnie qui ne peut pas subvenir à ses besoins. Et le problème est vraiment épineux quant on sait que le vol de courant représente une perte de plus de 60% , selon les prévisions de l’EDH. Mais si la compagnie électrique, la principale concernée, adopte aussi un comportement de résigné et reste les bras croisés dans l’attente d’une véritable volonté politique pour résoudre cette crise, à plus forte raison une amélioration n’est pas pour demain. Contacté à plusieurs reprises, le directeur général de l’EDH Jules André Joseph n’était pas joignable, le mardi 6 août 2002. Pour l’instant, la population ignore sa perception de la crise et les démarches qu’il pourrait tenter pour satisfaire les revendications du public en matière d’énergie électrique.
Le rationnement du courant de plus en plus sévère à Port-au-Prince
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