Le représentant permanent des Etats-Unis à l’OEA troublé par les révélations de l’ancien directeur de la Police, Jean Robert Faveur

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La démission et le départ pour l’exil du directeur par intérim de la Police Nationale d’Haïti ( PNH), Jean Robert Faveur, augmentent les préoccupations concernant le respect des engagements pris par le gouvernement haïtien pour créer un climat de sécurité dans le pays, selon le représentant permanent des Etats-Unis à l’Organisation des Etats Américains (OEA), Roger Noriega. M. Norriega, qui intervenait, le vendredi 26 juin 2003, devant le Conseil Permanent de l’organisation hémisphérique n’a pas caché sa déception suite au départ de l’ex chef a.i. de la PNH. Le diplomate américain se dit profondément troublé par les révélations de M. Faveur relatives à la mainmise du Pouvoir politique sur l’institution policière. « Si le gouvernement ne peut pas établir un climat de sécurité pour le chef de la police, comment parviendra-t-il à le faire pour le commun des citoyens et l’Opposition démocratique ? », s’interroge Roger Noriega. L’ambassadeur américain a indiqué que si le gouvernement n’arrivait pas à instaurer le climat de sécurité souhaité pour la mise sur pied d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP) crédible d’ici septembre 2003, l’OEA devra réévaluer son rôle en Haïti. C’est la deuxième fois que la diplomatie américaine brandit une telle menace , après les propos tenus par le secrétaire d’Etat américain Colin Powell, le 8 juin dernier, à l’Assemblé générale de l’Oganisation des Etats Américains, à Santiago du Chili. Roger Noriega a rappelé que la mise en place d’un leadership responsable au sein de l’institution policière était l’un des éléments essentiels pour la résolution démocratique de l’impasse politique en Haïti. Le gouvernement américain fait monter la pression sur son homologue haitien . A l’ouverture des débats à la 33ème Assemblée Générale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) à Santiago au Chili, le lundi 9 juin 2003 , le secrétaire d’Etat , Collin Powell , a dénoncé le non-respect des Résolutions 806 et 822 . Le chef de la diplomatie américaine a accusé le Pouvoir du Président Jean Bertrand Aristide de maintenir l’impasse. Un délai est accordé aux autorités pour créer les conditions de la mise en place du Conseil Electoral. Vis-à-vis de Lavalas, le secrétaire d’Etat américain a haussé le ton en fustigeant les autorités haïtiennes pour leur inaction, selon lui, à sortir le pays de l’impasse. Le numéro un de la chancellerie américaine a accordé au gouvernement de Port-au-Prince un délai expirant en septembre pour la mise en oeuvre des mesures nécessaires à la création d’un Conseil Electoral Provisoire (CEP) dans un climat satisfaisant de sécurité. Intervenant à la 33ème assemblée générale de l’OEA à Santiago du Chili, le chef de la diplomatie américaine a menacé de demander une réévaluation du rôle de l’OEA en Haïti si d’ici septembre rien n’est fait dans le sens souhaité. Une déclaration qui va à peu près dans le sens des membres de l’Opposition haïtienne et de la Société Civile qui, ces derniers jours émettaient à cor et a cri le souhait que le dossier d’Haïti soit confié à une autre instance internationale. Faisant fi , de toute évidence, de ce que Port-au-Prince appelle des avancées significatives dans la mise en oeuvre de la 822, le secrétaire d’Etat américain Collin Powell a parlé de laxisme du gouvernement Lavalas pour sortir le pays de la crise politique. Plus loin, M. Powell a estimé que la démocratie et la croissance économique en Haïti étaient menacées à cause « de l’incapacité du gouvernement à créer les conditions pour une solution électorale à l’impasse politique ». Puis, en terme d’assistance, le secrétaire d’Etat américain a annoncé que Washington allait apporter une aide supplémentaire de 1 million de dollars à la Mission Spéciale de l’OEA en Haïti et d’une augmentation de l’aide humanitaire à hauteur de 70 millions de dollars.

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