Le retrait de la présidente du CEP, objet de divers commentaires

La démission de Roselor Julien de la présidence du Conseil électoral provisoire et les raisons avancées pour justifier son retrait de l’institution sont diversement commentées au sein de la classe politique. En tirant la révérence, le lundi 8 novembre 2004, Mme Julien a fait état d’une ambiance de corruption, de menaces de mort contre sa personne et de manipulation des prochaines élections par un secteur au sein du CEP. En marge de la réunion de mardi où Max Mathurin, jusqu’alors vice-président, est devenu le nouveau président provisoire, des membres du comité de suivi de l’accord sur la transition politique ont exprimé leurs inquiétudes quant à la bonne marche de l’institution. Marie Denise Claude du PDCH estime la crise qui secoue le CEP est le reflet de la societe Haitienne. Elle a dit prendre note des révélations faites par la présidente démissionnaire du CEP qui a dénonce des pressions . Marie Denise Claude demande à tous les secteurs d’accorder du temps aux conseillers électoraux pour qu’ils puissent réaliser les élections. Pour sa part, le Dr Gérard Blot, également membre du Comité, dénonce ce qu’il appelle les manoeuvres politiciennes qui ont conduit à la démission de Mme Julien. Le dirigeant du parti « Tèt Ansanm » s’en prend à des secteurs de la société civile qui, selon lui, cherchent à contrôler l’appareil électoral pour remporter les élections de 2005. Gérard Blot tente de comparer la situation actuelle à celle qui a régné au sein de l’institution électorale en 2000 avec la démission du président Léon Manus. A l’époque, M.Manus avait accusé le président de la République René Préval d’avoir fait pression sur lui pour publier les résultats des législatives contestées et favorables à Fanmi Lavalas, parti d’Aristide. L’un des dirigeants du Groupe des 184, Charles Henri Baker, a minimisé les accusations de M.Blot soulignant qu’elles ne sont pas clairement exprimées. M.Baker soutient que le secteur privé se bat pour le déroulement des élections dans la transparence et réaffirme son soutien à François Benoit, représentant du patronat au CEP, qui était à couteaux tirés avec Roselor Julien. Charles Henri Baker souligne que le Groupe des 184, la principale coalition d’ organisations de la société civile, n’enverra pas de candidats aux prochaines élections et ne se transformera pas en parti politique.

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