Environ une vingtaine d’associations patronales du secteur privé haitien a condamné les actes de violence perpétrés , le vendredi 22 novembre , à Port-au-Prince par des partisans du Président Jean Bertrand Aristide . Dans un communiqué publié le dimanche 24 novembre 2002 , le secteur privé des affaires, affirme qu’il élève , à l’unisson, aujourd’hui , sa voix indignée pour dire au Pouvoir Lavalas, que le pays ne peut plus, ne veut plus supporter l’intolérable et l’inacceptable. “Le secteur privé ne peut plus, ne veut plus accepter que des groupes d’individus se réclamant du parti Lavalas et agissant sous la haute protection d’autorités étatiques et de la police, prennent l’initiative de bloquer le pays et la vie nationale par l’instauration d’un climat de terreur, comme ce fut le cas ce 22 novembre 2002 “. Le texte poursuit : ” Alors qu’ils utilisent la violence armée, comme relatée par la presse et l’ensemble des citoyens témoins de leurs forfaits, ces groupes de bandits appuyés publiquement par des officiels du Pouvoir, se croient permis d’insulter la conscience nationale en présentant leur action criminelle orchestrée, planifiée et mise en œuvre avec les taxes des contribuables et les équipements de l’Etat, comme une action pacifique et spontanée entreprise par la population”. Aussi, “ suite à cette nouvelle journée de violence du 22 novembre 2002 et à la complicité tantôt passive, tantôt active de la police nationale; suite aux exactions récentes commises par des membres d’Organisations Populaires (OP) lavalassiennes contre de simples fonctionnaires de l’Administration et des services publics, contre des membres de la presse, des médias et le secteur des affaires au Cap-Haïtien en raison de leur participation à la marche pacifique du 17 novembre dernier organisée par l’Initiative Citoyenne; suite au comportement brutal de la Police qui a ouvert le feu contre des lycéens qui manifestaient pacifiquement à Petit-Goâve; suite aux affronts à toute forme d’éthique publique et de justice, qui continue à se manifester dans notre pays, notamment dans les cas de « l’Armée Cannibale » aux Gonaïves, du groupe « Domi nan Bwa » à Petit-Goâve et de « Bale Wouze » à St-Marc; suite à l’exécution spectaculaire et scandaleuse d’un blessé en pleine salle d’urgence de l’hôpital de l’ Université d’Etat d’Haiti ; suite aux persécutions et au maintien arbitraire de citoyens en détention ; suite aux intimidations de journalistes et de médias, notamment au Cap-Haitien et aux Gonaives; suite aux tracasseries politiques sous forme de répression fiscale exécutée par la D.G.I., la Douane, le Conatel contre des entreprises et des citoyens qui entendent exercer librement leurs droits fondamentaux garantis par la Constitution; suite à la vaste escroquerie tolérée et non réprimée des coopératives financières ; suite aux excès de dépenses publiques du gouvernement engendrant un déficit budgétaire insoutenable ayant des incidences négatives sur le taux de change, le coût de la vie et l’économie nationale” , les patrons affirment haut et fort que “ le secteur privé des Affaires dans toutes ses composantes, insulté et bafoué, dit non, mille fois non, à cet état de choses qui ne peut et ne doit plus continuer “. Se référant aux Résolutions 806 & 822 de l’OEA et aux situations qui les ont engendrées, les associations du patronat interprètent la journée du 22 novembre comme un retour à l’état d’esprit qui avait déclenché les événements inqualifiables du 17 décembre 2001. “Toute récidive de tels actes mettra définitivement en danger l’avenir de la nation. En conséquence, le secteur privé décide d’intensifier sans délai la concertation avec les secteurs organisés du pays, en vue de prendre les dispositions qui s’imposent ”, dit la déclaration des hommes d’affaires. Dans l’intervalle, “ les associations patronales exigent du pouvoir exécutif l’arrestation d’Amyot Metayer et des autres évadés du 2 août 2002, défi permanent à la justice; l’arrestation de Paul Raymond et de René Civil qui, en plus de graves antécédents, ont revendiqué publiquement les violences et la paralysie de la capitale le 22 novembre dernier”. De plus, les associations patronales demandent la révocation immédiate des fonctionnaires qui ont brillé par leur excès de zèle et ont failli à leur responsabilité”. Le Patronat avertit que”de l’attitude du pouvoir, dépendra celle des autres partenaires engagés dans le processus initié par la Résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA)”. Les organisations du secteur privé déclarent suivre “attentivement l’évolution de la situation nationale qui déterminera leur position future” et invitent “ tous les secteurs à respecter les règles du jeu dans l’exercice de leurs droits constitutionnels, sans provocation ni démesure”. En fin de texte , les associations patronales s’adressent à la Police Nationale en lui rappelant “son devoir de neutralité dans sa mission constitutionnelle de protéger et servir la nation “. Le vendredi 22 novembre , des partisans du Président Jean Bertrand Aristide avaient bloqué avec des barricades (pierres , troncs et pneus enflammés) les rues de la capitale et paralysé toutes les activités , en réponse à des manifestations anti-gouvernementales organisées auparavant dans plusieurs villes de province , notamment à Petit-Goave ,Gonaïves , Saint-Marc et Cap-Haitien . Le directeur général de la PNH, Jean Nesly Lucien , avait considéré que les manifestations du 22 novembre étaient un “ mouvement populaire spontané. M. Lucien avait appelé au calme et demandé aux manifestants de mettre fin aux violences de rue .
Le secteur patronal condamne l’anarchie , réclame l’arrestation des principaux chefs d’OP et met en garde le Pouvoir Lavalas .
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