Le secteur touristique haïtien désapprouve la mesure de visa d’entrée pour les étrangers qui visitent Haïti

Le secteur touristique haïtien se dit préoccupé par la récente disposition du Ministère de l’intérieur relative au visa d’entrée exigé aux visiteurs qui souhaitent venir en Haïti. Cette décision est inopportune à un moment où les touristes évitent de se rendre en Haïti en raison notamment de l’instabilité politique, a déclaré à AlterPresse la présidente de l’Association Touristique d’Haïti (ATH) Elizabeth Silvera Ducasse. L’ATH a clôturé le 2 novembre à l’hôtel Intercontinental de Miami lestravaux de la convention 2002 de l’organisation. Les activités avaientdébuté le 28 octobre à bord de l’Explorer of The Seas, un bateau de lacompagnie Royal Caribbean Cruise Lines. Le ministre des Haïtiens Vivant à l’Étranger, Lesly Voltaire, qui prenait part à la clôture de la convention 2002 de l’ATH, a désapprouvé la disposition du ministre de l’intérieur M. Jocelerme Privert. L’instauration d’un visa d’entrée pour les étrangers qui visitent Haïti ne fait pas l’unanimité au sein de l’équipe gouvernementale, a précisé Lesly Voltaire à AlterPresse. La présidente de l’ATH se propose de s’entretenir avec les autoritésgouvernementales haïtiennes autour des nouvelles dispositions concernant les étrangers qui se rendent en Haïti. Elizabeth Silvera Ducasse souligne ,par ailleurs, que beaucoup d’efforts ont été consentis ces derniers temps par les propriétaires d’hôtels en vue d’augmenter la capacité d’accueil et améliorer le service à la clientèle. Les dirigeants de l’ATH parlent de doter le pays de 40.000 chambres, un projet jugé ambitieux. Lors de la convention 2002 de l’ATH, il s’agissait pour les hommes et femmes d’affaires du secteur touristique de partager leurs expériences et leurs visions avec leurs homologues de la Jamaïque, de Grand Cayman, du Mexique et aussi avec des membres du secteur des affaires de la diaspora haïtienne.Dans la déclaration finale de la convention 2002, les dirigeants de l’ATH ont convenu de travailler à mobiliser le plus grand nombre d’Haitiens autour du développement touristique afin de les convaincre que le Tourisme c’est l’affaire de tous. La déclaration demande ,par ailleurs, à l’État haïtien de mettre en oeuvreun plan d’aménagement touristique pour Fort-Liberté, au Nord-Ouestd’Haïti, et des zones de croisière, telles que Jacmel (Sud-Est) et MôleSt. Nicolas (Nord-Ouest), ainsi que la mise en route des travauxd’infrastructures nécessaires à l’exploitation de la Côte des Arcadins,au Nord de Port-au-Prince. L’ATH se prononce en faveur de la promulgation du code des investissements et de la formation d’une commission des investissements touristiques, analogue à celle mise en place dans le secteur industriel.L’ATH s’engage enfin à lutter en vue d’obtenir l’élimination des entraves administratives telles : visas, délais au niveau des ports d’accueil et autres. La clôture des travaux de la convention annuelle de l’ATH a été précédée d’une séance de réflexion sur « tourisme et développement en Haïti », animée par l’économiste Gérard Latourtue, suivie d’une présentation du projet « Gonave 2000 » par Gérard Fombrun, Carl Craig et Jerry Fombrun.Le maire de la ville de North Miami, Josaphat Celestin, et le consul d’Haiti à Miami, Guy Gérald Victor, ont assisté à la clôture de la convention 2002 de l’ATH. Patrick Eliancy ( Alter Presse ).

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