Le vice-président de la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH) , Mgr Guire Poulard, soutient que l’Eglise a pour obligation de prendre position de façon nette et claire sur la crise politique marquée par des manifestations de plus en plus importantes de l’Opposition réprimées par le Pouvoir. Dans une intervention sur Radio Métropole depuis son diocèse à Jacmel (Sud-Est), le mercredi 7 janvier 2004, le prélat a vivement condamné la dispersion , le même jour, à Port-au-Prince , d’une manifestation de la Plate-forme Démocratique par des partisans armés du Pouvoir appuyés par des policiers en civil. « L’Eglise se doit et a le devoir de prendre une position sans équivoque et ne doit pas ménager la chèvre et le chou. Car , c’est la chèvre qui mange le chou actuellement », déclare l’évêque qui rappelle que la proposition de compromis du 21 novembre 2003 n’est plus de mise depuis l’assaut sanglant des OP lavalas sur les étudiants le 5 décembre. Ce plan qui a reçu l’appui du Président Aristide , des Etats-Unis et de la France prévoit notamment la constitution d’une commission de sages chargée d’épauler le Chef de l’Etat après le départ du Parlement , le 12 janvier et la tenue d’élections législatives . Cette initiative est rejetée par l’Opposition qui vient de publier une alternative à Lavalas comprenant entre autres un nouveau président issu de la Cour de Cassation et la formation d’un gouvernement de consensus . Mgr Guire Poulard souligne que la Communauté Internationale ne doit pas prendre prétexte de la proposition du 21 novembre pour ignorer la réalité . Le prélat recommande à ses confrères de revenir à la proposition du 19 novembre 2002 qui avait notamment demandé à M. Aristide d’écourter son mandat, de démissionner ou d’opérer des réformes profondes au sein du gouvernement et de la police. L’évêque de Jacmel indique que M. Aristide n’a tenu aucune des promesses faites lors d’une rencontre avec la Conférence Episcopale. Pour lui , la solution à la crise passe par la démission du Chef de l’Etat. Le religieux se réjouit de la prise de position exprimée en ce sens par des prêtres de plusieurs régions en Haïti et à l’étranger . Il annonce des contacts au niveau de la Hiérarchie Catholique pour une position sur la situation. Par ailleurs , le père lavalas , Yvon Massac , est revenu sur ses déclarations du 5 janvier menaçant de mort les opposants. Selon lui , ses propos – pourtant rédigés – étaient le fruit d’une forte émotion ressentie après avoir quitté les Gonaïves sous les balles , le 1er janvier dernier.
L’Eglise Catholique doit se prononcer clairement sur la crise actuelle, affirme un haut responsable religieux
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