Les alter-mondialistes et les économistes sont divisés sur la meilleure formule à adopter par les autorités haïtiennes pour relancer l’économie nationale.Les économistes Camille Charlemers et Claude Beaubeuf, intervenant à la rubrique » Invité du jour » de radio Métropole, ont présenté des points de vue divergents sur la privatisation et la stratégie en matière économique qui permettra d’atteindre les objectifs de développement du millénaire. Claude Beaubeuf estime que la privatisation des entreprises publiques est nécessaire, rappelant les gabegies et l’incapacité de ces entreprises à fournir les services adéquats. » La BNC est l’exception qui confirme la règle « , dit-il tout en réclamant la publication des audits réalisés au sein de ces entreprises. Alors que M. Beaubeuf concède que les licenciements massifs constituent des inconvénients à la privatisation, Camille Charlemers refuse de trouver une quelconque avantage dans cette option.M. Charlemers rejette la formule « l’état est mauvais gestionnaire » tout en indiquant que certains services à la communauté ne pourront être transmis au secteur privé. Il s’oppose à la privatisation de la Téléco estimant que cette entreprise peut aider les couches défavorisées à avoir accès au téléphone et à l’Internet à faible coût. » C’est scandaleux qu’on commence par licencier un millier de personnes alors que la Haitel a une dette de plusieurs millions de dollars et que le palais national n’a pas payé sa dette de 90 millions de gourdes envers la Téléco », ajoute t-il.Réagissant au rapport de l’Ecosoc faisant état de l’incapacité d’Haïti à atteindre les objectifs de développement du millénaire, les deux économistes présentent des avis divergents. Pour Camille Charlemers l’échec d’Haïti résulte des mécanismes internationaux qui favorisent la pauvreté dans les pays du tiers monde. » Les conditions qui caractérisent l’économie mondiale sont les échanges défavorables, le pillage des ressources et le transfert des ressources du sud vers le Nord à partir des mécanismes de la dette », soutient il. M. Charlemers rappelle que les mécanismes de la dette entraîne une hémorragie de 380 milliards de dollars par an.Claude Beaubeuf rétorque qu’il faut éviter la politique du bouc émissaire, mettant l’accent sur le rôle clé de la bonne gouvernance dans la relance de l’économie.
Les avis sont partagés sur la stratégie pour relancer l’économie haitienne
Publicité