Les conditions de commercialisation des médicaments en débat

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La vente de médicaments en Haïti constitue, de l’avis de plus d’un, une problématique . Qu’il s’agisse de vente de médicament dans la rue ou dans les pharmacies, des questions doivent être posées. D’abord, les conditions de conservation sont-elles respectées ? Prenons en exemple, les vendeurs non autorisés de médicaments. Ces pharmaciens charlatants exposent, à longueur de journée, leurs produits au soleil et à la poussière. Résultat, les emballages sont épuisés et le médicament qu’ils contiennent perd de son efficacité. Au niveau de certaines pharmacies où les normes de conservation ne sont pas appliquées, les substances chimiques qui y sont stockées peuvent subir certaines transformations. Ensuite, les laboratoires de médicaments contrefaits sont-ils identifiés et contrôlés ? De toute évidence, non. Des individus peuvent, en toute quiétude, remplacer le contenu d’une bouteille par une autre substance qui n’a rien à voir avec les indications affichées. « Les médicaments contrefaits contiennent assez souvent des principes actifs authentiques mais un emballage imité ou d’autres principes actifs , aucun principe actif ou des principes actifs en quantité insuffisante », lit-on dans un document publié par le ministère de la santé. Donc, ces produits contrefaits qui ne répondent pas aux normes scientifiques sont dangereux pour la santé des consommateurs. Ces derniers courent le risque d’une aggravation de leur maladie à cause d’une absence ou d’un sous-dosage du principe actif du médicament, fait remarquer le document du MSPP. Rappelons que trois organes vitaux jouent le rôle d’épurateurs : le foie, le pancréas et les reins. Lorsque ces derniers sont exposés à des médicaments de mauvaise qualité, tout le système d’épuration peut être bloqué et avoir de lourdes conséquences sur la santé. Le commerce illicite de médicaments est estimé à plus de 30% du marché. Les données précises sur le nombre de décès occasionnés par la consommation de médicaments des rues avariés et contrefaits ne sont pas publiées cependant la situation est préoccupante. Le ministère de la santé a lancé, le jeudi 29 juillet 2004, une campagne de sensibilisation contre la vente illicite des médicaments avec le support de l’OPS/OMS. Il s’agit pour le MSPP de sensibiliser la population sur les dangers de cette pratique et du même coup de décourager les vendeurs de médicaments non autorisés de continuer à empoisonner des membres de la population.

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