Les coopératives dans la tourmente, le président Aristide en faveur d’un dialogue entre coopératives et banques commerciales

Le responsable de la Coopérative d’Assurance d’Epargne et de Crédit (CADEC), Jean Clermont César, tente de rassurer les sociétaires suite aux mesures adoptées par l’institution pour faire face à la conjoncture. M. César confirme que les taux offerts par la CADEC vont chuter de 120 à 20 % l’an. Dans une interview accordée à Radio Métropole, le dirigeant de l’une des plus importantes sociétés coopératives du pays révèle que des retraits massifs ont été effectués par les déposants au sein de son institution ces dernières semaines. Il indique que pour le mois de février 2002 entre 54 à 60 millions de gourdes ont été retirés de l’entreprise par la clientèle. Jean Clermont César affirme que cette situation est à l’origine des nouvelles dispositions prises pour protéger le système. L’Initiative des Coopératives (INICOOP) critique la décision de la CADEC . Selon le dirigeant de l’INICOOP, Zaché Michel, cette mesure est contraire à l’appel lancé par l’Association relative à la suspension des ristournes sur les dépôts à terme sur une période de trois (3) mois. M. Michel dit craindre l’ « effet domino » dans le mouvement et estime que la CADEC s’est retirée de l’Association en adoptant une telle disposition . Les parlementaires Lavalas déclarent suivre de près l’évolution du dossier des coopératives. La commission coopérative à la Chambre Basse dénonce également la décision de la CADEC de réduire ses taux sans consulter la clientèle. Le président de cette commission, Jean Etzer Valentin demande aux autorités concernées d’assumer leurs responsabilités. Le parlementaire en profite pour critiquer l’avant-projet de loi sur les coopératives qui , selon lui, semble au préalable pénaliser le mouvement coopératif au lieu de le règlementer Le président Jean Bertrand Aristide prône le dialogue entre les coopératives et les banques commerciales. Avant son départ pour le Mexique, le chef de l’Etat s’est déclaré disposé à rencontrer les dirigeants des deux secteurs dès son retour à Port-au-Prince. M. Aristide rappelle que la Constitution stipule qu’Haïti est une République coopératiste.

Publicité