Les deux plus hauts dirigeants de l’Eglise Catholique mettent en doute les menaces de sanctions de Washington contre le régime Lavalas

Le président de la Hiérarchie Catholique , Monseigneur Hubert Constant, émet des réserves sur la volonté réelle de l’Administration américaine d’imposer des sanctions politiques au pouvoir Lavalas pour mettre fin à l’impasse. Invité du journal du matin de Radio Métropole de ce jeudi 11 septembre 2003, l’évêque de Fort-Liberté s’est demandé la signification de ces mesures quand Washington fait part de la recherche l’appui de la CARICOM à ce projet. De plus, le prélat questionne l’attitude américaine tendant à se déresponsabiliser. Mgr Constant ne prête pas foi aux déclarations de l’assistant secrétaire pour les affaires hémisphériques , Roger Noriega , sur la question de semaines dont dispose le pouvoir Lavalas pour respecter ses engagements. Le vice-président de la Conférence Episcopale d’Haiti, Guire Poulard, ne prend pas également au sérieux la dernière prise de position américaine qui accorde un délai s’étendant sur des semaines à Lavalas pour créer les conditions nécessaires en vue de la réalisation des élections . L’évêque de Jacmel déclare que « c’est une simple pression car tout délai a une limite , c’est un jeu, ce n’est rien de sérieux , il y a eu tellemennt de délais donnés ». Monseigneur Guire Poulard estime que les haitiens doivent se mettre ensemble pour résoudre la crise. Il est rejoint dans sa position par son collègue , Hubert Constant qui invite les protagonistes à consentir des sacrifices. Interrogé sur l’amendement de la Constitution enclenché par le pouvoir Lavalas, le président de la Conférence Episcopale dénonce la procédure illégale adoptée par les parlementaires contestés. Hubert Constant salue la position de refus des sénateurs Dany Toussaint et Prince Pierre Sonson et indique qu’au niveau de la population « on ne laissera pas passer les choses comme ça ». Mgr Constant insiste pour « recentrer le débat sur la crise politique » qu’il faut absolument résoudre.