Les économistes vivement préoccupés par la poursuite des actes de violence

L’Association Haïtienne des Economistes (AHE) exprime ses appréhensions sur l’impact des violences orchestrées par les partisans armés de Jean Bertrand Aristide. L’ensemble des secteurs est affecté et les recettes publiques en font les frais. Le comité de réflexions stratégiques au sein de l’AHE fait un certain nombre de recommandations au pouvoir pour ramener la sécurité indispensable au développement des affaires. L’AHE recommande aux autorités de l’Etat de prendre les dispositions qui s’imposent pour augmenter les ressources affectées à la sécurité publique dans le budget national,c’est-à-dire accorder une attention particulière à l’acquisition d’équipements nécessaires pour lutter efficacememt contre les bandits et les criminels. Le gouvernement doit aussi travailler à l’augmentation du personnel de sécurite publique,en l’occurrence la police nationale,les unités d’intelligence et autres entités de l’ordre admises par la constitution du pays,écrit l’ AHE. Il est un impératif que les zones d’affaires soient sécurisées en permanence de la même manière que les quartiers scolaires,les centres universitaires et les principaux établissements sanitaires, poursuit l’Association. Il faudra assurer une présence policière visible et invisible sur les principales artères de la capitale et dans tous les quartiers réputés à risque de la zone métropolitaine. L’Association Haïtienne des Economistes insiste sur la nécessité de traduire sans délai les présumés bandits par devant la justice pour qu’ils soient jugés conformément à la loi. De l’avis de l’ AHE, l’appui de la population devrait être sollicité dans la lutte pour faire règner l’ordre dans le pays,condition indispensable au bon fonctionnement de l’économie,a la croissance et au developpement. Dans le rapport réalisé par le comité de réflexions stratégiques pour l’AHE,il est noté que le gouvernement devrait mettre en place des programmes de création d’emplois sans délai au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince,et partout ailleurs dans le pays,en vue de contribuer à l’allègement de la crise socio-économique qui frappe les couches les plus défavorisées. Aujourd’hui, l’insécurite trouve un terrain fertile où les populations du pays sont hautement secouées par les effets du chômage régnant et la misère aberrante,une situation qui alimente les frustrations,la haine et la violence, dit l’Association. Il revient aux pouvoirs publics et responsables du gouverment de procéder à l’assainissement de l’administration publique dans un cadre ordonné permettant aux institutions de fonctionner, selon les normes de l’art ,ou tout au moins avec des objectifs définis et selon des organigrammes arrêtés et le personnel nécessaire, soutient l’Association Haïtienne des Economistes. L’AHE est préoccupée par la dégradation du climat socio-politique du pays avec un niveau de violence qui risque d’hypothéquer projections et prévisions pour l’exercice en cours. Le gouvernement Alexandre/Latortue a marqué une rupture avec ses prédécesseurs en mettant en vigueur le nouveau budget, le 1er octobre. Cette pratique avait été abandonnée ces derniers en raison de l’indiscipline fiscale et budgétaire devenue chronique. Le monatnt du budget 2004/2005 est de 31 milliards 624 millions de gourdes dont 10 milliards de la communauté internationale prévus dans le Cadre de Coopération intérimaire (CCI) et le gouvernement prévoit une croissance de 3,1%, cette année. Le pouvoir intérimaire qui a la responsabilité de créer le cadre propice à la tenue des élections générales en 2005 prévoit de collecter 15,8 milliards de gourdes mais le nouvel exercice a mal démarré. L’Opération Bagdad lancée le 30 septembre par les partisans armés d’Aristide affecte considérablement les recettes publiques. Les principaux organes de perception, la DGI et les Douanes n’ont collecté respectivement que 87 millions et 30 millions de gourdes pour les 10 premiers jours d’octobre. Tour à tour, elles doivent en moyenne rentrer 425 millions et 891 millions par mois. Les douanes contribuent à hauteur de 65% des recettes contre 35% à la DGI.

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