Les actes de violence qui se poursuivent à la capitale sont de nature à provoquer un stress permanent et des troubles mentaux, affirme le docteur Jeanne Philippe. La psychiatre confirme également que le nombre de malades mentaux est en hausse en Haïti. Les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’ulcère et d’ashme sont de plus en plus exposées à la situation de stress permanent provoquée par les violences des activistes armés lavalas de l’Opération Bagdad déclenchée à la capitale depuis le 30 septembre 2004. La psychiatre Jeanne Philippe est bien placée pour en témoigner. Dans sa clinique, à la rue Oswald Durand, les sujets affectés sont nombreux à se faire examiner. Par rapport à l’ampleur des cas diagnostiqués, elle se voit obligée d’augmenter la dose. Ce qu’il faut comprendre, lorsque la paix d’une personne est perturbée constamment par des tirs et des scènes de violence, l’esprit est troublé et le corps paie les conséquences. Des personnes déjà affectées par une maladie cardiovasculaire peuvent présenter des crises insurmontables. Et puisque les partisans armés de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide veulent terroriser davantage la population, le meilleur comportement à adopter est d’éviter les zones à risque pour préserver sa santé mentale et physique, selon le docteur Jeanne Philippe. Il faudrait surtout éduquer les bandits qui tuent des innocents rien que pour satisfaire le désir de leur chef. Et c’est l’avis du docteur Jeanne Philippe qui exhorte les haïtiens à privilégier le dialogue comme seul moyen de résoudre les conflits. Elle invite également tout un chacun à faire preuve d’amour et de tolérance. A l’instar des autres professionnels de la santé, la psychiatre Jeanne Philippe se montre très préoccupée par l’Opération Bagdad. Elle fait remarquer que cette campagne de violence extrême aura de graves conséquences sur la santé mentale de la population. La spécialiste prévoit une augmentation considérable du nombre des malades mentaux en Haïti dans les prochaines années.
Violences en Haïti : vive préoccupation des psychiatres
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