Les étudiants questionnent l’efficacité des manifestations anti-Aristide dans le contexte actuel de violence

Les manifestations de rue contre le président de la République ne sont plus possibles à Port-au-Prince, c’est du moins l’opinion des anti-Aristide à l’Université d’Etat. L’un des porte-parole du mouvement des étudiants se prononce en faveur d’une redéfinition des stratégies de lutte visant le renversement du régime Lavalas pacifiquement. Des chimères Lavalas, des hommes armés en civil et des policiers munis de fusil d’assaut postés en plusieurs endroits, ce scénario se met en place à l’annonce de chaque manifestation anti-Aristide dans la capitale haïtienne. A Port-au-Prince, les mouvements pacifiques de la Plate-forme Démocratique et des étudiants sont donc synonymes de déclaration de guerre pour les partisans du pouvoir. De la sorte, ils ne ratent jamais l’occasion d’intervenir pour faire échec aux opposants qui réclament le départ du président du 26 novembre. Du moins, c’est le constat fait par les organisateurs des manifestations anti-Lavalas. Dimanche 15 février, pour la énième fois, les manifestants qui se font appeler GNB, en l’occurrence les étudiants fougueux, ont tenté en vain de franchir la zone de Delmas 32 occupée par des chimères Lavalas et des hommes armés. Et face à une machine de guerre prête à tout, les GBN ont battu en retraite. L’un des porte-parole du mouvement des étudiants qui croit qu’il faut mettre en place de nouvelles stratégies pour poursuivre la lutte anti-Aristide pacifiquement. Il s’agit pour les anti-Aristide ,membres de l’UEH, de ne pas faire le jeu des partisans armés du pouvoir qui cherchent, selon eux, à provoquer des effusions de sang dans le pays. Mais ce qui révolte le plus les étudiants c’est le fait que, disent-ils, les chimères Lavalas peuvent manifester librement sans intimidation aucune alors que c’est le contraire pour les opposants. Manifester à Port-au-Prince a donc un prix énorme à payer, font-il remarquer compte tenu de certaines dispositions qui auraient été prises par le pouvoir pour faire échec à tout mouvement anti-Aristide. D’autant que la capitale devient une zone stratégique de haute importance pour Lavalas. Prudence oblige, les étudiants maintiennent la mobilisation mais au niveau des facultés. Lundi, ils organisé un mouvement éclair à la faculté des sciences humaines pour exiger le départ du pouvoir du président Jean Bertrand Aristide.

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