Les ex-militaires ont commencé à être indemnisés

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L’indemnisation des militaires démobilisés a commencé comme annoncé par le gouvernement, le mardi 28 décembre 2004. Le Premier ministre Gérard Latortue a remis symboliquement trois chèques à trois anciens militaires lors d’une cérémonie à l’Académie de police à Frères ( hauteurs de Port-au-Prince) en présence de plusieurs centres d’ex-membres des FAD’H. Les chèques d’un montant respectif de 100 mille et 37 mille gourdes ont été remis aux anciens soldats qui avaient occupé l’ancienne résidence de Jean Bertrand Aristide à Tabarre du 15 au 17 décembre. Ces montants représentant le tiers du dédommagement. Le chef du gouvernement précise que le processus se poursuivra à la capitale et en province. En plus de l’indemnisation pour les membres de l’Armée durant la période août1994-décembre 1995, ils auront droit à la pension dont le montant vient de subir un ajustement de 54% . Gérard Latortue donne la garantie que le gouvernement mettera tout en œuvre pour offrir aux démobilisés des emplois dans le domaine de la sécurité. Pour M.Latortue, il s’agit de réparer les torts faits aux anciens militaires par le régime lavalas. A l’Académie de police, mardi, près d’un millier de militaires étaient présents pour s’inscrire au programme de réinserion. Pour sa part, le responsable du Bureau de gestion des militaires démobilisés , l’ex-colonel Jacques Jeudy, annonce la mise sur pied d’un programme de formation pour les ex-soldats désireux de se lancer en affaires. Lors de la cérémonie, le Premier ministre, en réponse à la demande d’un ancien militaire de créer une force de sécurité intérimaire, a réaffirmé que son gouvernement n’avait pas ce mandat. Les militaires démobilisés dans le Sud-Est affirment qu’ils ne déposeront pas les armes en dépit du lancement du processus de dédommagement. Ils demandent à leurs frères d’armes de continuer à garantir la sécurité de la population tout en se félicitant de l’initiative gouvernementale mise sur les rails par le président Boniface Alexandre. Le parti GREH de l’ex-colonel Himmler Rébu se félicite de la démarche gouvernementale. M.Rébu souhaite que les autorités traitent le dossier avec intelligence pour permettre la tenue des élections à venir dans de bonnes conditions. L’ex-officier encourage la poursuite du dialogue. La NCHR salue la prise en charge des ex-militaires par le gouvernement mais rappelle que ceux, coupables de violations des droits de l’homme durant le coup d’Etat militaire de 1991, ne sont pas blanchis. Marie Yolène Gilles, un des dirigeants de la NCHR, affirme que l’impunité ne doit pas prévaloir.

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