Les gangs armés continuent de défier les autorités haïtiennes et la Minustah

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Les bandits ont intensifié leurs opérations criminelles à Port-au-Prince suite aux mises en garde lancées par le Premier ministre haïtien Jacques Edouard Alexis tuant au moins cinq personnes ces dernières 48 heures. Parallèlement, plusieurs cas de kidnapping sont recencés dans la région métropolitaine. Du nombre des personnes assassinées figure un policier haïtien, Carlo Edmond, 36 ans. Il a été abattu de cinq balles par des bandits, jeudi 27 juillet, à la rue Des Miracles (centre commercial de Port-au-Prince). Un homme qui l’accompagnait, apparemment son ami, a été également tué par les ravisseurs. Selon des témoins, les deux hommes venaient de réaliser une transaction dans une banque commerciale au centre ville de Port-au-Prince.Mercredi après-midi, Mario Raymond qui serait le chef du service de sécurité de la maison de transfert Cam Transfert, a été tué de plusieurs balles au volant de sa voiture à Delmas 40B (banlieue est de Port-au-Prince) par quatre bandits qui étaient montés à bord d’une camionnette, selon des témoins.Dans la matinée du mercredi 26 juillet, les corps de deux jeunes hommes non identifiés criblés de balles ont été retrouvés à Petite Place Cazeau (banlieue nord de Port-au-Prince). Préoccupé par la détérioration du climat sécuritaire, le Premier ministre haïtien Jacques Edouard Alexis a lancé mardi de sévères mises en garde aux gangs armés. Le chef du gouvernement qui affirme que la force doit rester au droit annonce l’application de la politique de « la carotte et du baton » pour mettre un terme à l’action des bandits. « Nous n’allons pas tolérer que des bandits continuent de perpétrer des crimes contre la population en toute impunité », a-t-il lancé. »Nous allons mobiliser nos ressources pratiquement 24 heures sur 24 en vue de trouver une solution non pas provisoire, mais définitive à l’insécurité », a martelé Jacques Edouard Alexis lors d’une rencontre avec la presse au terme de la conférence ministérielle des bailleurs sur Haïti. Il a indiqué qu’aucune forme d’insécurité politique ne sera tolérée. « Rien ne peut justifier aujourd’hui l’insécurité politique en Haïti. Si l’insécurité est de nature politique, nous allons la combattre énergiquement », a-t-il encore déclaré.Des résidents de Port-au-Prince interrogés par Radio Métropole sont opposés à toute forme de négociation entre le gouvernement et des gangs armés estimant que d’autres moyens doivent être envisagés par les autorités haïtiennes en vue de rétablir la paix dans la région métropolitaine. Ils soutiennent qu’on ne peut pas négocier avec des bandits qui terrorisent la population. »Aucune négociation n’est possible avec des criminels qui sèment le deuil au sein de la population », ont-ils déclaré appelant ainsi le gouvernement à combattre, avec la plus grande rigueur, les gangs armés qui opèrent dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. »Ces bandits qui kidnappent et assassinent de paisibles gens et qui sont impliqués dans le traffic de la drogue sont irrécupérables », ont-ils encore déclaré en insistant sur la nécessité de mener des opérations dans leur fief pour les anéantir. Cependant, poursuivent-ils, ceux qui accepteront de se rendre aux forces de l’ordre seront remis à la justice.

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