Les habitants du Bel-Air prisonniers des chimères lavalas

Les activités sont toujours au point mort à Bel-Air. Depuis le lancement de l’Opération Bagdad, le 30 septembre dernier, des bandits se réclamant de lavalas ont établi leur base dans ce quartier et terrorisent la population. Les opérations menées jusqu’ici par les forces de l’ordre pour contrecarrer les activistes armés n’ont pas eu les résultats escomptés. Si la police arrive tant bien que mal à maintenir l’ordre au Champ de Mars, siège de la Présidence, Bel-Air, situé à quelques centaines de mètres, échappe toujours à son contrôle. Des bandits armés se réclamant de lavalas sont les seuls maîtres de ce quartier et en tant que tel, imposent leur loi. De fait, un couvre feu y est imposé de jour comme de nuit et respecté par tous. Rien ne fonctionne depuis tantôt deux semaines : commerce, école et église sont fermés. Les rues sont pratiquement désertes, on n’ose pas prendre de l’air àu Bel-Air car, depuis le déclenchement de l’Opération Bagdad, plusieurs riverains ont été tués dans la zone. Des résidents de ce quartier populaire dénoncent les actes de violence orchestrés par des chimères lavalas. A en croire ces riverains, les opérations menées par les forces de l’ordre dans les alentours du Bel-Air n’ont nullement entamé la détermination des activistes armés lavalas qui tentent de destabiliser le pouvoir en place. Après chaque brève intervention de la police, ces bandits reprennent le contrôle de la situation avec beaucoup plus de rage. Mais qui sont-ils, d’où viennent-ils ? Ils viennent d’autres quartiers populaires et sont pour la plupart des drogués qui sèment le deuil à la capitale, révèlent les riverains. Les autorités se doivent d’utiliser l’arme de la répression pour contrecarrer les bandits, déclarent-ils. A défaut d’interventions musclées et efficaces, le mouvement des activistes lavalas pourrait s’étendre à d’autres quartiers. Les militants armés Lavalas bénéficient de l’appui d’anciens policiers attachés à la sécurité de l’ancien président Aristide, dénoncent ces riverains. Tant que la police n’aura pas une présence permanente au cœur de Bel-Air, ces activistes armés continueront à terroriser la population, soutiennent des résidents de ce quartier . Toutefois, ils ne se font pas trop d’illusion, la lutte contre ce que le Gouvernement appelle les terroristes sera longue. Depuis le 30 septembre dernier, date du déclenchement de l’Opération Bagdad, la population de Bel-Air est prise en otage par des bandits qui sèment la terreur pour obtenir le retour de Jean Bertrand Aristide. Ce dernier a démissionné le 28 février puis quitté Haïti,le 29 février, sous pression populaire, armée et diplomatique, et est réfugié en Afrique du Sud depuis le 31 mai. Ils n’hésitent pas à revendiquer publiquement les actions violentes enregistrées à la capitale ces derniers jours. Ils mettent au défi et la police nationale et la Minustah d’intervenir au cœur de Bel-Air pour tenter de les chasser. Ils menacent également de s’en prendre aux militaires démobilisés et à tous ceux qui s’opposent à leur mouvement armé. Plus de 30 personnes dont une dizaine de policiers ( certains, décapités) sont mortes depuis trois semaines à la capitale. Les caractéristiques de l’Opération Bagdad: assassinats, décapitations, pillage et incendie de magasins, destruction d’étalages de petits commerçants,casses de pare-brise et incendie de véhicules,tirs nourris. Le 15 octobre, à l’appel du Patronat, l’ensemble des secteurs avait cessé leurs activités à Port-au-Prince à l’occasion de la  » journée de protestation contre le terrorisme ».

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