Les haïtiens, pour la plupart, accordent très peu d’importance à leur statut médical . Généralement, ils ne se présentent chez le médecin qu’en cas d’urgence. Les conséquences de ce comportement sont le plus souvent néfastes. Les difficultés économiques, la peur de découvrir sa maladie, le fonctionnement de l’hôpital, autant de raisons évoquées pour rester chez soi. Plus de 18 % des haïtiens ne fréquentent pas un établissement de santé. Ils préfèrent se fier à un voisin qui prétend détenir la clé de tous les remèdes pour avoir été malade une fois dans sa vie. Pour quelque soient les symptômes constatés, ce profane suggère à un autre un quelconque médicament ou une purée de feuilles. Mais lorsque le cas se complique, ce même profane conseille au malade d’aller voir un « houngan » (prêtre vaudou) car, selon lui, il pourrait s’agir de la manifestation des mauvais esprits. Et le cas se complique davantage face à l’impuissance du « houngan » de traiter une infection des poumons, par exemple. Déçus, les proches du malade l’emmènent en urgence à l’hôpital. Trop tard, le patient rend l’âme avant que le médecin révèle le diagnostic. On dénote ici un grave problème d’éducation et de formation. Au début du XXI siècle, les haïtiens, pour la plupart, ignorent le fonctionnement de leur corps. Ils ne sont pas en mesure d’interpréter les moindres symptômes. Des maux de tête et de ventre qui durent plus d’une semaine doivent être diagnostiqués pour connaitre les causes de ces inconvenients. Ces derniers sont le plus souvent des signes avant-coureurs d’une grave maladie. Vous urinez à intervalles réguliers et vous maigrissez rapidement, votre cas nécessite l’intervention d’un médecin, il pourrait s’agir d’une complication diabétique. Autant d’exemples qui ont une explication médicale et non folklorique. Prévenir vaut mieux que guerir. Cette règle ne fait exception à aucune maladie. On peut prévenir même le cancer grâce à des tests de routine réguliers. On peut aussi prévenir certains maux de tête en soignant ses dents. On peut combattre l’obésité en pratiquant du sport et en consommant des aliments équilibrés. De petits détails importants à régler si l’on veut avoir un statut médical stable. Il faut rappeler que la santé est la plus belle des richesses dont on peut disposer.
Les haitiens se soucient peu de leur santé
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