Le gouvernement via le ministère de l’Economie et des Finances a décidé d’interdire aux ports de la province de recevoir à partir du 1er décembre des véhicules et des produits réfrigérés et ce, pendant une période de 6 mois. Dans un comuniqué et une note de presse en date du 19 novembre 2004, le ministre Henri Bazin annonce la modernisation des équipements portuaires pour permettre à l’Etat de combattre la contrebande et d’augmenter ses recettes. Cette disposition provoque déjà des remous. Ainsi, à Saint-Marc, les usagers du port ont dressé des barricades enflammées, ce lundi 22 novembre, pour dénoncer une tentative de leur priver de leur gagne-pain. Pour leur part, des représentants de l’Association des Industries d’Haïti et la Chambre de Commerce du Sud-Est estiment que le coût de la vie va augmenter. De son côté, le secrétaire d’Etat aux Finances André Lemercier Georges voit les choses autrement. Voici la teneur du communiqué et de la note de presse du ministère des finances. Communiqué Le Ministère de l’Economie et des Finances informe le public en général, les importateurs, les agents des lignes maritimes, aériennes et de transport routier, les responsables des ports, aéroports, zones frontalières, les commissionnaires en douane et les agents fiscaux et douaniers en particulier qu’à partir du 1er décembre 2004 et ce jusqu’à nouvel ordre, les importations de véhicules et de produits réfrigérés de toute sorte seront reçus uniquement à Port-au-Prince . En conséquence, les services publics, chacun en ce qui le concerne, prendront toutes les mesures nécessaires pour la bonne application de cette disposition. Les contrevenants seront sanctionnés conformément à la loi. Note de presse Depuis 1986, tous les ports de province ouverts au commerce extérieur ont repris leurs activités malgré leurs structures d’accueil défaillantes. En effet, les services de quarantaine de ces ports sont mal équipés ou pas du tout, les espaces de débarquement ne sont pas sécurisés. Les bureaux de douane ne disposent pas d’entrepôts pour la garde des articles importés en l’absence d’entrepôts de l’Administration Portuaire Nationale ( APN). Les inspecteurs des douanes ont eux-mêmes des difficultés non seulement pour vérifier physiquement les produits importés mais aussi pour les évaluer. En outre, après 1994, le nombre d’agents douaniers qualifiés a considérablement baissé dans les bureaux de province ; et un nombre important de nouveaux importateurs choisissent de faire passer leurs marchandises par ces ports alors que la destination finale de celles-ci est Port-au-Prince. Plusieurs problèmes découlent de cette situation dont les plus importants sont la contrebande et la sous-évaluation avec pour corolaire principal un manque à gagner pour l’Etat sur les recettes douanières estimé à environ 3 milliards de gourdes. Il s’ensuit également une concurrence déloyale au détriment des importateurs honnêtes , à quoi s’ajoutent : l’insécurité sous toutes ses formes et les épidémies qui peuvent venir de l’importation de produits infectés d’origine animale ou végétale. Compte tenu de l’importance des activités économiques générées par les ports de province, le Gouvernement a décidé de les équiper et de les rendre aptes à desservir convenablement la population. Etant donné toutefois l’urgente nécessité de sécuriser les recettes de l’Etat et d’effectuer un contrôle adéquat sur certaines importations, il a été décidé qu’à partir du 1er décembre 2004, les véhicules et les produits réfrigérés importés seront reçus uniquement à Port-au-Prince pour une période de six (6) mois.
Les importations de véhicules et de produits réfrigérés reçues uniquement à Port-au-Prince, pendant 6 mois, à compter du 1er décembre
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