Les Port-au-Princiens divisés sur le retour des FAD’H

Six (6) ans après la dissolution des Forces Armées d’Haïti par le président Jean Bertrand Aristide, les griefs contre les FAD’H demeurent intacts au niveau d’un secteur important de la population haïtienne. Et la marche des militaires démobilisés au Champs de Mars, mardi, allait remuer de tristes souvenirs. « Sous le régime des militaires, des membres de la population étaient persécutés, torturés et jetés en prison » déclarent les traumatisés. L’institution militaire était impliquée dans les coups d’état et le trafic des stupéfiants répètent-ils. Et aujourd’hui que le pays fait face à de graves problèmes économiques, la remise sur pied des FAD’H ne saurait être une priorité affirment-ils. Si ces interviewés sont très amers vis-à-vis des anciens militaires, d’autres sont plutôt indulgents. Ils soutiennent qu’un pays ne peut fonctionner sans une armée et on ne devrait pas mettre dans un seul panier tous les soldats démobilisés. Si la population haïtienne est divisée sur le retour des FAD’H, par contre elle s’accorde sur un principe. Les responsables de l’Etat devraient verser aux militaires démobilisés les arriérés de salaire. Mais ces anciens soldats doivent prouver qu’ils ont effectivement travaillé pour cet argent. Les sénateurs lavalas mettent en garde les militaires démobilisés contre toute tentative de destabilisation. Les parlementaires contestés ne voient pas d’un bon oeil la manifestation des anciens membres des FAD’H en faveur du retour de l’Armée. Ils comptent abolir légalement l’Institution militaire mais ceci ne se fera pas du jour au lendemain comme le prévoit la Constitution.

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