Les soins de santé demeurent un luxe en Haïti

Les patients qui n’ont pas les moyens de se faire soigner sont obligés d’affronter les tares des structures sanitaires existantes. De toute évidence, la disponibilité des services de santé constitue le problème majeur dans la distribution des soins médicaux. Les quelques hôpitaux, centres de santé et dispensaires existant ne fournissent pas tous les services. Assez souvent dans les établissements sanitaires, que ce soit en milieu urbain ou rural, des cas dépassent la compétence du personnel médical ou encore exigent des techniques modernes. Cependant, un centre peut disposer de la compétence et de la logistique nécessaires pour faire face à certains cas mais sa localisation ne facilite pas la tâche à la population. Le plus souvent, il faut parcourir 15 kilomètres ou plus pour atteindre un hôpital car, dans certaines zones reculées du pays, il n’existe pratiquement aucun moyen de transport. Autres problèmes pour se faire soigner, le manque de médicaments et le coût excessif des consultations chiffré à plus de 250 gourdes. Que ce soit dans le secteur public ou privé, plus d’un dénoncent le traitement accordé aux patients notamment à l’Hôpital du l’Université d’Etat d’Haiti (HUEH) , le plus grand centre hospitalier du pays . Mauvais accueil, incompréhension de la part du personnel médical. Des fois, un patient passe des heures à souffrir de blessures ou de maux avant d’avoir un médecin à son chevet. L’hôpital accorde beaucoup plus d’importance aux formalités administratives. Ainsi , on pert des vies par manque d’humanisme. Négligence au niveau des responsables de la santé, la répartition des professionnels de la santé à travers le pays se fait de manière inéquitable. Plus de 40 % de l’effectif médical national est concentré à Port-au-Prince, la capitale . Mais avec un médecin pour 10 000 habitants, on est loin d’une distribution efficace des soins médicaux. Et quant on sait que l’Etat ne dépense que quelques centimes par habitant, on ne peut s’attendre à moyen terme à aucune amélioration. Faut-il rappeler que l’enveloppe allouée à la santé ne dépasse pas les 8 % du budget national. Faudrait-il bien que l’Etat trouve les moyens nécessaires pour construire de nouveaux hôpitaux, centres de santé et dispensaires équipés, même sans l’assistance internationale. Ces établissements de santé qui répondraient aux schémas de soins de proximité permettraient de satistaire les revendications de la population en matière de santé. Outre la population, les professionnels de la santé ont leurs propres revendications: meilleures conditions de travail, rémunération décente, formation continue. Mais une véritable amélioration s’opèrera lorsque les difficultés économiques s’estomperont, les programmes seront mieux coordonnés et la volonté politique de tout prendre en charge se manifestera. En dépit des efforts déployés jusqu’ici par les responsables, le système de santé haïtien demeure très malade.

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