Les violences sexuelles sont en nette augmentation en Haïti selon Amnesty International

Les femmes, les jeunes filles et les fillettes qui vivent dans les camps de fortune en Haïti sont de plus en plus confrontées au risque d’être victimes de viols et de violences sexuelles. C’est ce qu’a révélé, Amnesty International dans un nouveau rapport publié ce jeudi 6 janvier.« Un an après le tremblement de terre qui a fait 230 000 morts et 300 000 blessés en Haïti, plus d’un million de personnes vivent toujours dans des conditions déplorables dans des villes de tentes, dans la capitale Port-au-Prince et dans le sud de l’île, où les femmes sont très exposées aux agressions sexuelles. Les responsables de ces violences sont principalement des hommes armés qui traînent dans les camps une fois la nuit tombée », peut –on lire dans ce rapport. Plus de 250 cas de viols dans plusieurs camps ont été signalés au cours des 150 premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre de janvier, d’après des données qu’Amnesty International cite dans son rapport intitulé Aftershocks : Women speak out against sexual violence in Haiti’s camps. Depuis un an, presque tous les deux jours, des victimes de viol se présentent au bureau d’un groupe local de soutien aux femmes pour chercher de l’aide. « Les femmes, qui se battent déjà pour surmonter la perte de leurs proches, de leur foyer et de leurs moyens de subsistance à la suite du tremblement de terre, doivent aussi faire face au traumatisme que représente le fait de vivre sous la menace constante d’agressions sexuelles, a indiqué Gerardo Ducos, chercheur sur Haïti à Amnesty International. « Pour mettre fin aux violences sexuelles généralisées, le nouveau gouvernement doit faire de la protection des femmes et des fillettes dans les camps une priorité. Ce problème a jusqu’ici été largement ignoré dans la réponse apportée à la crise humanitaire globale. » Les violences sexuelles étaient très répandues en Haïti avant janvier 2010, mais ce fléau a été exacerbé par les conditions de vie depuis le séisme. L’aide restreinte apportée auparavant par les autorités a été sapée par la destruction des postes de police et des tribunaux, ce qui rend plus difficile le fait de signaler des actes de violence sexuelle. Amnesty International invite le nouveau gouvernement à prendre de toute urgence des mesures afin de mettre un terme aux violences dont sont victimes les femmes dans le cadre d’un plan plus global destiné à coordonner l’action humanitaire. Dans son rapport, elle souligne que les femmes qui vivent dans les camps doivent être pleinement impliquées dans l’élaboration de ce plan. Parmi les mesures à prendre immédiatement, il convient d’améliorer la sécurité dans les camps, de veiller à ce que les policiers soient capables de réagir de manière efficace et de déférer à la justice les responsables présumés. EJ/Radio Métropole Haïti

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