L’Espagne menace de reconsidérer sa présence au sein de la Minustah

L’Espagne va reconsidérer sa participation à la force de paix de l’Onu en Haïti si la communauté internationale ne tient pas ses engagements financiers pour la reconstruction de ce pays, le plus pauvre du continent américain, a déclaré mercredi le ministre espagnol de la Défense José Bono. « Il y a des soldats en Haïti, mais la solidarité des pays (participant à la force) manque cruellement ». A la fin mars, les contributions ont atteint à peine 300 millions de dollars sur les 700 millions promis, a relevé M. Bono à l’issue d’entretiens avec le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de paix, Jean-Marie Guéhenno. « C’est une preuve d’égoïsme et de manque d’esprit de solidarité », a ajouté M. Bono. « Notre présence conjointe avec le Maroc en Haïti pourrait être reconsidérée si les pays qui n’ont pas apporté jusqu’ici leur contribution humanitaire ne le font pas », a averti le ministre espagnol. L’Espagne a déployé 215 hommes dans le nord d’Haïti au sein d’un contingent mixte hispano-marocain intégré dans la Mission de stabilisation de l’Onu en Haïti (Minustah), forte de 7.413 hommes en uniforme (6.012 militaires et 1.401 policiers) auxquels s’ajoutent 359 civils étrangers et 800 Haïtiens. Chargée d’assurer la sécurité pendant le processus de transition prévu jusqu’à la prise de fonctions le 7 février 2006 d’un gouvernement élu, la Minustah comprend au total 20 pays, dont une forte présence latino-américaine. NEW YORK (Nations unies), 4 mai 2005 (AFP)