L’implication du secteur des affaires est nécessaire dans la dynamique de la santé

« La lutte contre le VIH/SIDA concerne tous les secteurs y compris les entreprises commerciales » , a notamment déclaré le docteur Franck Généus qui intervenait au colloque sur l’économie de la santé au Karibe Convention Center, vendredi 2 avril 2004. Dans son exposé intitulé « Le sida et le monde du travail », il a mis l’emphase sur les situations à risque dans ce secteur. Le docteur Généus a cité entre autres facteurs de risque : les employés bien rémunérés dans un pays pauvre et les entreprises de chantiers qui nécessitent des déplacements d’une zone à une autre. De fait, le VIH se propage dans le milieu du travail à un rythme inquiétant. En Afrique Subsaharienne, par exemple, les entreprises du secteur des affaires font face à une situation extrêmement difficile . Elles assistent à une perte considérable d’employés formés et compétents décédés des complications du syndrome d’immunodéficience acquise. Bien que, en Haïti, nous ne disposions pas de statistiques fiables sur la prévalence du VIH/SIDA dans le milieu du travail, les nombreux cas recensés inspirent une certaine inquiétude. Comme éléments de réponse à cette problématique, le docteur Daniel Henrys qui participait au colloque sur l’économie de la santé, a plaidé en faveur d’une stratégie commune de lutte dans le cadre d’une politique intégrée conforme à la législation en vigueur dans le milieu. « La problématique du Sida concerne les entreprises et les syndicats », a laissé entendre le docteur Henrys. Les entreprises affectés par l’épidémie ont pour obligation de prendre des mesures pour protéger à la fois leurs investissements mais aussi et surtout leurs employés contre les graves conséquences du Sida. Des intervenants au colloque sur l’économie de la santé suggèrent, entre autres dispositions, une assistance psycho-sociale et une prise en charge médicale subventionnée. Ces entreprises doivent également promouvoir le respect des droits des employés infectés ou affectés par le VIH/SIDA. Il s’agit là d’une stratégie pour combattre la stigmatisation dans le milieu du travail, explique-t-on. Assez souvent, les employés testés séropositifs font l’objet d’actes discriminatoires de la part de leurs collègues. Dans certains cas, ils sont renvoyés chez eux après de longues absences sans aucun soutien.A ce niveau, les syndicats doivent jouer leur partition en vue du respect des droits des employés infectés ou malades du Sida. Selon les dernières estimations, 400 mille personnes vivent avec le VIH/SIDA en Haïti. La propagation du VIH évolue au rythme de 30 mille cas par an.

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