Le désespoir envahit de plus en plus les couches les plus vulnérables de la société haïtienne. La persistance de la crise politique vieille de 23 mois tend à compliquer la situation. Et dans ce contexte, les nerfs sont à fleur de peau. Pas une semaine sans trouble dans le pays depuis quelques temps. Ces derniers mois, peut être à la faveur d’une longue crise qui n’en finit pas, Gonaïves, Petit-Goave, la Saline, Cité Soleil, Carrefour-Feuilles entre autres sont les foyers de tension qui sont en passe de devenir des zones à haut risque dans le pays. Chacune de ces zones use de sa propre stratégie le plus souvent violente pour faire passer des revendications. Autant dire que chaque région du pays a son propre cahier de doléances. Mais, globalement, les derniers micro-trottoirs révèlent que presque tous les secteurs du pays sont menacés par le spectre du désespoir. Quel avenir s’interrogent certains qui disent craindre pour leurs progénitures. A l’insécurité et l’impunité dénoncées, s’ajoute ces derniers jours la hausse vertigineuse du coût de la vie. L’incertitude est grandissante dans la mesure où des promesses mirobolantes faites par des dirigeants haïtiens tardent à être tenues. Des mesures annoncées pour répondre aux besoins urgents ont du mal à se matérialiser. Plus d’un semblent miser sur l’après-crise pour la relance du pays alors que des économistes craignent qu’Haïti ne soit pris de court une fois la crise résolue. Mais à quand la fin de cette crise ou du moins aura-t-elle une fin ? , s’interrogent les observateurs . Quelques jours plus tôt, le chef de l’Etat haïtien Jean Bertrand Aristide en marge d’une rencontre avec des membres du secteur syndical avait laissé entendre que le pays s’approchait de la fin de la crise politique . Mais cette semaine , le président Lavalas allait préciser qu’il faudra encore attendre quelques mois pour voir la crise dénouée. Jean Bertrand Aristide avait cette annonce aux micros des journalistes qui couvraient la rencontre avec le chef de la mission de l’OEA en Haïti David Lee, chargé de travailler dans les domaines de la gouvernance , des droits de l’homme, de la sécurité et de la justice. Autant dire que la crise politique semble avoir de beaux jours devant elle, ce qui, selon les commentateurs politiques, pourrait éventuellement conforter la position du ministre sans porte-feuille , Marc Louis Bazin , chargé de négocier avec l’Opposition.
L’incertitude politique tend à exaspérer la population haitienne en proie à une crise économique aigue
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