L’UNESCO place la célébration du 3 mai sur le thème « Médias, développement et éradication de la pauvreté »

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« Médias, développement et éradication de la pauvreté », tel est le thème de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2006 ce 3 mai, que l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) célèbre cette année à Colombo (Sri Lanka) par une conférence internationale et la remise du Prix mondial UNESCO/Guillermo Cano pour la liberté de la presse. « Il importe de reconnaître que le respect de la liberté et de l’indépendance des médias est une dimension essentielle de la lutte contre la pauvreté [un des Objectifs du Millénaire, adoptés par la communauté internationale en 2000] pour deux raisons principales », explique le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, dans son message pour la Journée. « Premièrement, des médias libres et indépendants assurent le partage de l’information et facilitent ainsi la bonne gouvernance, offrent des possibilités d’accéder à des services essentiels, de promouvoir la transparence et de combattre la corruption, et tissent des liens entre des citoyens informés, critiques et soucieux de participer à la vie publique et des élus responsables. »« Deuxièmement, la liberté et l’indépendance des médias sont liées à toute une série de ‘bienfaits’ ou d’avantages qui jouent un rôle extrêmement important dans la lutte contre la pauvreté – notamment la reconnaissance et la consolidation des droits de l’homme fondamentaux, le renforcement de la société civile, le changement institutionnel, la transparence dans la vie politique, le soutien à l’éducation, l’information en matière de santé publique (campagnes d’éducation sur le VIH et le sida) et l’accès à des moyens d’existence durables », poursuit le Directeur général. « Il existe en outre une forte corrélation positive entre la liberté d’expression et l’amélioration des revenus, la baisse de la mortalité infantile et les progrès en matière d’alphabétisation des adultes. »La conférence sera ouverte par Anura Priyadarshana Yapa, ministre de l’Information et de la Communication du Sri Lanka, Mogens Schmidt, Sous-Directeur général adjoint pour la communication et l’information, et Mangala Samaraweera, ministre des Affaires étrangères du Sri Lanka. Daniel Kaufmann, Directeur pour la Gouvernance à l’Institut de la Banque Mondiale, et Narasimhan Ram, Rédacteur en chef de The Hindu, Inde, parleront des liens entre la liberté de la presse et la réduction de la pauvreté (Bandaranaike International Conference Hall, 1er mai, 9h30).La conférence comprendra cinq sessions sur : Les liens entre liberté d’expression et éradication de la pauvreté ; Les indicateurs pour évaluer l’impact de la liberté de la presse sur la réduction de la pauvreté ; Des gouvernements transparents, non corrompus et tenus de rendre des comptes ; La liberté de la presse et le développement économique durable ; L’accès à l’information et la participation du point de vue des communautés locales. Enfin, Abdoul Waheed Khan, Sous-Directeur général de l’UNESCO pour la communication et l’information, sera le modérateur de la session de clôture qui devrait aboutir à l’adoption des recommandations et d’un cadre d’action proposés par les participants.Plus de 200 personnes venant du monde entier sont attendues à cette conférence qui réunira professionnels des médias et universitaires, ainsi que des représentants d’agences de développement, d’organisations des Nations Unies, d’organisations non-gouvernementales et d’organisations professionnelles des médias. Le 3 mai après-midi, le Directeur général de l’UNESCO remettra le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2006 à May Chidiac, présentatrice vedette du petit écran libanais, qui a survécu à une tentative de meurtre le 25 septembre 2005. May Chidiac, qui a perdu sa main et sa jambe gauches lors d’un attentat à la voiture piégée, est devenue un symbole de la liberté d’expression au Liban. L’attentat dont elle a été victime ressemblait beaucoup à celui qui a coûté la vie, cinq mois plus tôt, au journaliste libanais du quotidien An Nahar, Samir Kassir. Un autre attentat du même type a tué en décembre 2005 le directeur de publication d’An-Nahar, Gebran Tueni.Mahinda Rajapaksa, Président du Sri Lanka, Susil Premajayantha, ministre de l’Education et Président de la Commission Nationale du Sri Lanka pour l’UNESCO, Kavi Chongkittavorn, Président du Jury du Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano-2006, et Juan Guillermo Cano, représentant de la Fondation Guillermo Cano, participeront également à la cérémonie de remise du Prix.Le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano est décerné chaque année à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Le Prix – d’un montant de 25 000 dollars – est financé par la Fondation Guillermo Cano et James et David Ottaway, respectivement ancien Président du World Press Freedom Committee et ancien reporter du Washington Post.L’UNESCO, en tant qu’organisation intergouvernementale qui a pour mandat constitutionnel de « promouvoir la libre circulation des idées par le mot et par l’image », célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse pour souligner l’importance de la liberté de la presse et du droit de l’homme fondamental qu’est la liberté d’expression. Les bureaux de l’UNESCO organisent des séminaires et d’autres manifestations afin de marquer l’événement dans toutes les parties du monde, des Caraïbes et de l’Amérique latine à l’Asie de l’Est et le Pacifique, en passant par les Etats Arabes.L’UNESCO soutient depuis longtemps les médias indépendants et pluralistes dans les pays en développement, les pays en transition et les zones de post-conflits dans le monde entier et en Afrique notamment. Ce soutien a pris différentes formes : aide à la préparation d’une législation favorable à la liberté d’expression et développement des compétences (formation professionnelle et développement des infrastructures).La célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse a été proposée par les participants d’un séminaire sur la promotion d’une presse africaine indépendante et pluraliste, organisé à Windhoek (Namibie) en 1991. Sources: UNESCO

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