Malaise dans les relations entre Port-au-Prince et Ottawa

Le gouvernement haitien exprime ses préoccupations à son homologue canadien après la publication d’un article sur la création d’une entité dénommée « Initiative d’Ottawa sur Haiti  » qui prônerait une mise sous tutelle du pays par l’ONU du genre de Kosovo avant 2004 . Dans une note de presse publiée , le vendredi 7 mars 2003 , le ministère des affaires étrangères annonce que le chancelier Joseph Philippe Antonio a convoqué l’ambassadeur Kenneth Cook , le jeudi 6 mars pour faire le point . La Chancellerie fait état des déclarations du Secrétaire d’Etat canadien pour l’ Amérique Latine , l’Afrique et la Francophonie , Denis Paradis -instigateur d’une importante réunion d’officiels internationaux à la fin janvier à Gatineau – selon lesquelles « en Haiti, il n’y a plus de dignité et que le pays est une bombe à retardement qu’il faut désamorcer tout de suite « . La note de presse du ministère des affaires étrangères qui publie les copies de correspondances entre Messieurs Cook et Antonio sur la question indique que l’ambassadeur canadien a pris ses distances avec l’article tout en qualifiant d’informelle la rencontre de fin janvier sur les bords du Lac Meech . Toutefois , le communiqué de la Chancellerie recommande à Ottawa de rectifier ou de démentir formellement les propos attribués à M. Paradis par l’agence d’information  » L’actualité.com  » . Dans le cas contraire, le pouvoir Lavalas estime qu’il sera  » malaisé pour le gouvernement haitien de dialoguer et de traiter sans réticence avec des interlocuteurs qui seraient déjà acquis à des désinformations malveillantes , à des analyses biaisées et autres stéréotypes du genre véhiculé dans le texte ( du journaliste ) Michel VASTEL  » . Le ton semble monté entre Port-au-Prince et Ottawa . Le ministère des affaires étrangères du Canada vient de déconseiller à ses ressortissants de ne pas se rendre en Haiti  » sauf pour des raisons professionnelles ou familiales impératives  » . Le Canada fait état de la persistance de l’instabilité politique , de l’augmentation de la criminalité et estime que les  » autorités locales ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité des personnes « .

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