Manifestation culturelle dans le cadre de la mobilisation anti-Aristide

La Faculté des Sciences Humaines , épicentre de la mobilisation anti-Aristide , a accueilli une manifestation culturelle , le mardi 23 décembre 2003 . Musiciens, écrivains et hommes de théâtre étaient tous sur le même podium pour dire non au régime Lavalas dans une ambiance de carnaval . N’était-ce l’écriteau placé à l’entrée principale de la Faculté on aurait pu croire que l’Ecole Nationale des Arts (ENARTS) avait remplacé les Sciences Humaines à l’avenue Christophe. Décor exceptionnel pour une journée de manifestation culturelle, des centaines d’étudiants debout devant leurs salles de cours fermées à triple tour. On est à la veille de la Noël mais c’est déjà le carnaval. 23 décembre, la Faculté des Sciences Humaines couverte de fresques, de grafittis sur chaque pan de mur repeint à la couleur du sang, une exposition de photos des récentes violences enregistrées à Port-au-Prince, des images qui vous prennnent par les trippes, mais dans la cour de la Faculté, personne n’est venu pleurer mais plutôt renouveler son engagement dans le combat pour le départ d’Aristide. On aura rarement vu autant d’artistes entre autres Michel Martelly , Syto Cavé, Lionel Trouillot , Théodore Beaubrun Junior alias « Lòlò », Jean Coulanges ,Mushi et Joël Widmaier , Raoul Denis Junior , Jha Nesta sur une même scène, se passant le micro pour dénoncer la situation actuelle. Tous les mots, tous les slogans étaient bons dès qu’ils étaient contre Aristide et Lavalas et pour Haïti. Le rassemblement de ce mardi était tout sauf un concert, le problème est que tous les participants sur scène comme dans le public étaient des chanteurs avec le même sujet d’inspiration : Jean Bertrand Aristide considéré comme un dictateur. Des lampes allumées en plein jour, un autel symbolique fait de résidus de pneus enflammés autour duquel des armes dysfonctionnelles sont placées comme des guirlandes sur un arbre de Noël. Faculté des Sciences Humaines , haut lieu de la mobilisation anti-Aristide , ici le nom du chef de l’Etat est chaque jour conspué, chaque jour est une occasion de plus pour réclamer le départ du président élu le 26 novembre 2000 .

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