Plusieurs responsables religieux haussent le ton pour dénoncer la persistance de la crise politique et son impact négatif sur la situation sociale du pays. Le ton est donné par le doyen du corps diplomatique . A Fort-Liberté,le lundi 18 mars 2002 , Luigi Bonazzi a crié haut et fort « ça suffit » . Le Nonce Apostolique dénonce le manque d’éthique qui caractérise la vie politique et condamne la violence sous toutes ses formes dans le pays. Le message du représentant du Pape Jean Paull II en Haïti a fait écho aux oreilles du président de la République, du représentant de la Convergence Démocratique, des membres du corps diplomatique et de la société civile présents à la plus ancienne cathédrale d’Haïti. Sur la même lancée, le président de la Conférence Episcopale d’Haïti, Monseigneur Hubert Constant, a exprimé son ras-le-bol par rapport à l’aggravation de la crise politique. L’Evêque de Fort-Liberté estime que la réussite de toute négociation dépendra de la participation directe et physique du président du 26 novembre. Selon lui, Jean-Bertrand Aristide devrait appliquer trois (3) mesures fondamentales pour instaurer la confiance. D’abord, l’arrestation des individus impliqués dans des actes de violence au vu et au su de tous , ensuite la libération de toute personne bénéficiant d’une décision de justice , enfin le désarmement des bandes rivales opérant dans les quartiers populaires notamment à Cité Soleil . Le président de la Conférence Episcopale a également demandé à l’Opposition de se tenir disponible pour permettre la reprise des discussions et trouver non seulement un accord mais aussi conclure un pacte sur une nouvelle vision de la société haitienne . L’autre cri de l’Eglise provient du père René Mésidor, le curé de Saint-Joseph ne mâche pas ses mots pour souligner la gravité de la situation. « On en a marre de ceux qui cassent les vitres de véhicules, on a marre de pneus enflammés sur les chaussées sans raison ». Le père René Mésidor plaide en faveur du respect de l’autorité de l’Etat et de la loi. Le lundi 18 mars 2002 , le vice-président de la Conférence Episcopale , Monsiegneur Guire Poulard , avait également exprimé sa déception et sa frustration . L’Evêque de Jacmel avait indiqué qu’Yvon Neptune, le nouveau chef de gouvernement, est loin d’être l’homme du moment . Le prélat reproche au premier ministre son intransigeance et son comportement conflictuel notamment durant les négociations.
Mécontentement de l’Eglise Catholique face à la dégradation du climat socio-politique.
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