Mobilisation contre Lavalas au sein de l’université

La crise à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) prend une nouvelle dimension. La Fédération des Etudiants Universitaires (FEU) a organisé un rassemblement , le lundi 29 juillet 2002, à la faculté de médecine et de pharmacie, pour dénoncer le mouvement de grève de quelques étudiants du Comité Inter-Faculté (CIF). Selon les membres de cette Fédération, ce mouvement est commandité par le Pouvoir Lavalas qui veut plonger l’UEH dans le règne de l’obscurantisme. “L’Université d’Etat d’Haïti est une institution autonome qui transmet le savoir de génération en génération et en tout état de cause, ne saurait être un outil au service du Pouvoir Lavalas et de la médiocrité absolue”. C’est en ces termes que les membres de la Fédération des Etudiants Universitaires ont entamé une mobilisation illimitée en opposition au mouvement déclenché il y a une semaine par leurs camarades du Comité Inter-Faculté (CIF) au Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) à Bourdon. Rassemblement, sit-in, manifestation de rue, tous les moyens pacifiques seront utilisés pour faire échec au projet “cinique” du gouvernement Aristide/Neptune exécuté par un petit groupe de « mercenaires » de l’UEH. La FEU envisage également de procéder à la fermeture de toutes les facultés d’Etat au cas où une commission provisoire serait nommée par le pouvoir en place avec l’aide des étudiants grévistes. « Jamais auparavant, l’autonomie et l’avenir de l’Université d’Etat d’Haïti n’ont été ébranlés dans toutes leurs structures », déplorent les portes-paroles de la FEU, Rudly Simon et Chérisier Jude Marie. Ces étudiants appellent à l’aide de tous les universitaires et professeurs “conséquents” pour faire échec à ce projet qui vise, selon eux, à anéantir l’autonomie de l’UEH. Pour sa part, un représentant de l’INAGHEI au sein de la Fédération des Etudiants Universitaires ne va pas par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il appelle la mainmise du pouvoir lavalas dans le cadre de ce dossier. A l’instar de ces camarades universitaires, il met en garde contre l’instauration d’un régime fascite en Haïti. Dans la foulée, les membres de la FEU soulignent que les mouvements de grève déclenchés à l’UEH ont été le plus souvent commandités par le Pouvoir en place pour nommer son conseil de gestion ou entrepris par un groupe de personnes ayant des objectifs bien précis. A la faveur de ces mouvements, des grévistes sont aujourd’hui sénateurs de la République ou occupent des postes importants dans les institutions publiques, font-ils remarquer.

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