En moins de trois semaines quelque 12 présumés bandits ont été lynchés par des membres de la population à Bel-Air ( quartier populaire de Port-au-Prince). Le Centre Oecuménique des droits de l’homme monte au créneau pour dénoncer ce qu’il appelle une « dérive instanée ».«Il ne faut pas combattre la barbarie par la barbarie », c’est en ces termes que le responsable du Centre œcuménique des droits de l’homme condamne les cas de lynchage de présumés bandits par des membres de la population à Bel-Air. Jean Claude Bajeux dit comprendre la colère des résidents de ce quartier qui ont subi toute sorte de sauvagerie de la part des partisans violents du régime déchu depuis le lancement de l’opération Bagdad en septembre dernier. Par rapport au comportement de la Minustah et de la Police nationale qui se montrent plutôt passives, le responsable du centre Œcuménique des droits de l’homme n’a pas caché son indignation. « J’ai l’impression qu’on est en train d’utiliser la population pour faire le sale boulot », déclare-t-il.Jean Claude Bajeux, défenseur des droits de l’homme, dénonce les cas de lynchage et appelle les forces de l’ordre à arrêter les auteurs de ces actes odieux et les remettre à la justice. M. Bajeux qualifie cette situation de « dérive spontanée » – une dérive que l’on doit freiner avant qu’il ne soit trop tard soutient-il.Les autorités doivent à tout prix rendre l’appareil judiciaire efficace, poursuit Jean Claude Bajeux. En raison du dysfonctionnement de cette machine, explique-t-il, les membres de la population victimes d’actes de barbarie décident de passer à l’action. En l’espace de trois semaines, 12 présumés bandits ont été lynchés dans le quartier de Bel-Air dont Chaba ainsi connu. Ce dernier est accusé d’implication dans des cas de kidnapping, de meurtres et de viols et de vols à main armée.
Multiplication des cas de lynchage de bandits à Port-au-Prince
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