Nouveau week-end de manifestations anti-Aristide

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté une nouvelle fois dans les rues de Port-au-Prince pour réclamer le départ du pouvoir de Jean Bertrand Aristide, le dimanche 1er février 2004 . Cette gigantesque manifestation s’est déroulée dans le calme sous haute protection de la police nationale. De Pétion-ville à la Place Jérémie, les manifestants anti-gouvernementaux ont lancé des slogans hyper-acides contre le couple présidentiel et les agents de la PNH et démontré une fois de plus qu’ils sont plus que jamais déterminés à combattre pacifiquement le régime Lavalas. Les récentes dispositions prises par la police faisant obligation aux organisateurs de toute mobilisation de se rassembler uniquement sur la place d’Italie, les menaces de mort proférées contre des militants de l’opposition et des membres de la société civile n’auront en rien entamé la détermination des anti-Aristide qui, dimanche, ont foulé en masse le béton pendant plusieurs heures sans être intimidés par des policiers ou des chimères Lavalas. Mais, quelque part, les pressions exercées par la CARICOM sur le président du 26 novembre qui a appelé ce dernier à respecter notamment les libertés publiques ont largement contribué à la réussite de la marche du 1er février. Confiants que tout allait se dérouler sans incident, les manifestants avec à leur tête les principaux leaders de la Plate-forme Démocratique ont déferlé dans les rues de Pétion-ville, de Port-au-Prince à la place Jérémie, en brandissant des dizaines de pancartes sur lesquelles on pouvait lire divers slogans hostiles au Pouvoir. Sur le parcours de la marche , des propos déplaisants ont été lancés contre le couple présidentiel de plus en plus décrié par la population haïtienne. Dans la foulée, la police nationale qui, généralement, intervient pour disperser à coups de gaz lacrymogène les manifestations anti-gouvernementales était également ciblée par les manifestants qui reprenaient des propos du Chef de l’Etat dénonçant la présence dans l’institution policière de faux agents. Les policiers qui assuraient la sécurité de la marche pacifique de la Plate-forme Démocratique ont gardé un profil bas sur le parcours de la marche. Pour une fois, les chimères Lavalas n’étaient pas au rendez-vous et aucun incident malheureux n’a été enregistré. En province , des manifestations anti-gouvernementales ont été enregistrées , dimanche , à Jérémie et à Petit-Goâve , sous protection policière. Samedi , ils étaient plusieurs milliers à gagner les rues au Cap-Haïtien . Alors que , le même jour, le Président Aristide à Kingston s’engageait à respecter les libertés publiques par devant la CARICOM , ses partisans armés dispersaient la manifestation sous l’œil passif de la police. Un policier a même été giflé par des « chimères » Lavalas .

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