Nouvelle grève à l’Hôpital Général

La situation s’est détériorée à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haiti (HUEH), le jeudi 4 septembre 2003, suite à un mouvement de grève du personnel de soutien déclenché en début de semaine. Durant une partie de la journée , la salle d’urgence de l’HUEH avait regorgé de cadavres en putréfaction. C’est du jamais vu, un hôpital rempli de corps en décomposition et des malades en souffrance dans un même espace. Cette scène se déroule à la salle d’urgence du plus grand centre hospitalier du pays. Personne n’ose s’aventurer pour ne pas inhaler l’odeur nauséabonde et suffocante qui se dégage. Du nombre des absents : médecins, infirmières et responsables de services. Le personnel de soutien qui entend défendre ses intérêts consistant en une demande d’augmentation salariale met en danger la vie des patients en difficulté. De fait, une dame âgée a sucombé dans les bras de son fils par manque de soins. Les quelques personnes venues à la rescousse de leurs proches se déclarent indignées par le traitement réservé à des humains qui ont droit à des soins de santé quelque soit leur situation socio-économique. Qui pis est, les parents des morts ne sont pas autorisés à récupérer leurs dépouilles et voir les malades qui sont dans un état critique. Ils étaient nombreux à s’en plaindre. Cette situation risque de perdurer vu que le personnel de soutien de l’HUEH maintient sa position. Tant que les autorités ne se décident à satisfaire leurs revendications, les grévistes préviennent qu’ils n’assumeront pas leurs responsabilités vis-à-vis des malades en agonie. Un cadre de l’hôpital général se dit révolté par le comportement des protestataires et appelle les plus hautes autorités du pays à intervenir d’urgence pour résoudre la crise. Les autorités sanitaires sont intervenues en catastrophe à l’Hôpital Général dans l’après-midi de jeudi pour faire nettoyer la salle d’urgence par les sapeurs-pompiers. Mais , pour plus d’un , ce n’est qu’un sursis . La crise est chronique à l’HUEH. On a beau annoncer des mesures devant garantir le bon fonctionnement de l’institution de santé publique mais jusqu’ici les problèmes persistent. Et les victimes sont encore et toujours les démunis qui fréquentent l’Hôpital Général.

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