Nouvelle journée de tension à Cité Soleil le lundi 25 février 2002 après un énième week-end sanglant.

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Les armes ont une fois de plus imposé leur loi et la Police Nationale d’Haiti (PNH) semble impuissante face aux bandes rivales armées. Des habitants du plus grand bidonville du pays sont mécontents face à la gestion de ce dossier par le pouvoir. Des tirs sporadiques ont été entendus à Cité Soleil où des barricades de pneus enflammés et des carcasses de véhicules étaient installées sur la chaussée, ce lundi 25 février. Le plus grand bidonville de Port-au-Prince offrait cette image au lendemain des affrontements sanglants entre bandes rivales qui se sont soldés par trois (3) morts. Cette situation a provoqué un net ralentissement des activités dans cet immense quartier populaire. Les conducteurs qui empruntent généralement la Nationale numéro 1 ont dû rebrousser chemin afin d’éviter cette zone dangereuse. Parallèlement, les riverains continuent de fuir la Cité laissant derrière eux des morts, des blessés et des maisonnettes incendiées. Face à cette situation, la PNH parait impuissante. A l’avant-poste de police situé à l’entrée de la Cité, aucun agent de l’ordre n’ose porter l’uniforme de la PNH, prudence oblige, disent-ils. A l’intérieur, des unités spécialisées patrouillent les lieux et font usage de gaz lacrimogène et de matraque pour tenter de ramener le calme. Ces interventions musclées ont également fait des victimes dans la population civile notamment des écoliers . Cité Soleil bascule dans ce qui ressemble à un chaos aux conséquences imprévisibles où les armes dictent leur loi et les habitants de la Cité aux abois s’en prennent au pouvoir Lavalas. D’un autre côté, la situation était également tendue dans la zone du Fort National ( quartier populaire de Port-au-Prince). Les riverains réclament un mieux-être et appellent à l’intervention du chef de l’Etat tout en menaçant de vider la prison du Fort National où sont détenus des femmes et des mineurs .

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