Nouvelle manifestation anti-gouvernementale, nouveau test pour la police

Les étudiants occupent à nouveau les rues de Port-au-Prince, ce vendredi 5 décembre 2003, dans le cadre de la mobilisation anti-Aristide. Une fois de plus, les membres d’OP lavalas seront à leur trousse. Et pour la énième fois la crédibilité de la Police Nationale d’Haïti (PNH) sera mise à rude épreuve. Le contexte politique actuel semble imposer ses règles: toute manifestation anti-gouvernementale doit se dérouler sous la menace des partisans du pouvoir. Jusqu’ici, pas une seule marche hostile au président Aristide n’a pu se dérouler sans une intervention violente des Organisations Populaires (OP) Lavalas, que ce soit à Port-au-Prince ou en province. A Petit-Goâve, les proches du régime ont, à plusieurs reprises, utilisé la manière forte pour tuer dans l’oeuf les manifestations d’élèves. Ces opérations brutales ont fait pas mal de victimes dont Michaelle Pétion. Ce bébé de 24 mois qui a été atteint d’une balle à la tête, recoit des soins dans un hôpital spécialisé à l’étranger. Aux Gonaïves, selon des témoins, des auxiliaires de la police ont délibérément mis le feu dans des maisonnettes dans le quartier populaire de Raboteau, comme pour santcionner les opposants au pouvoir qui continuent de manifester contre Jean Bertrand Aristide. Parmi les victimes, un bébé de 15 jours qui a été brûlé vif. Port-au-Prince, la capitale haïtienne bat tous les records en matière d’incidents violents orchestrés par les OP lavalas fidèles au Pouvoir. Au début de la mobilisation des étudiants , ces derniers ont dû faire face à la fureur des OP lavalas à chaque sortie dans les rues. Au cours de la même période, un étudiant de la faculté de médecine, Eric Pierre, a été assassiné. Les auteurs de ce crime courent toujours les rues, dénoncent les défenseurs des droits humains. Les organisations de la société civile et les observateurs internationaux sur le terrain peuvent également en témoigner. Les OP lavalas ont tout fait pour perturber le rassemblement du Groupe des 184 le 14 novenbre et la manifestation des étudiants le 28 novembre dernier. Plus d’une dizaine de blessés à l’arme blanche, sont recensés. Mercredi 3 décembre, exceptionnellement, les agents de l’ordre ont tenu à distance les chimères lavalas , sur tout le parcours de la manif des étudiants. Mais, au terme de cette marche pacifique, les OP ont réussi à provoquer les opposants au régime en place. On connait la suite, les deux groupes se sont affrontés par jets de pierres. Malgré ces incidents, les étudiants annoncent pour ce vendredi 5 décembre une nouvelle marche pacifique. Pacifique à la limite du supportable. “A la moindre attaque des OP lavalas, nous riposterons”, a lancé l’un des chef de file du mouvement. Et la police prévient qu’elle ne restera pas les bras croisés. Des étudiants pourraient se retrouver en prison si effectivement ils passent de la parole aux actes.

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