Cette marche pacifique , qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes , s’est déroulée dans le calme sous la protection de la Police Nationale d’ Haiti (PNH) . Pour une fois, les chimères Lavalas n’étaient pas au rendez-vous et les manifestants en ont profité pour lancer des slogans hostiles au président du 26 novembre, Jean Bertrand Aristide. Pour la deuxième fois consécutive, les manifestants anti-Aristide ont pu , cette semaine, gagner les rues sans être bombardés de gaz lacrymogène ou agressés par des chimères Lavalas. Ce répit fait suite à la dernière rencontre entre le Président Jean Bertrand Aristide et le premier ministre des Bahamas, Perry Christie. Ce dernier avait fait comprendre au Chef de l’Etat haïtien qu’il était de son devoir de garantir la sécurité des manifestants quelque soit leur appartenance politique. De fait, les partisans de M. Aristide qui, généralement, interviennent pour perturber toute manifestation anti-gouvernementale, n’étaient pas au rendez-vous sur la place Boyer à Pétion-Ville, le mardi 27 janvier 2004. Et, les manifestants de la Plate-forme Démocratique avaient le champ libre pour lancer des slogans appelant au départ du chef de l’Exécutif. D’ un autre côté, la détermination des manifestants a contraint la Police Nationale de revenir sur sa décision de bloquer la marche au niveau de la place Boyer. Au tout début, un responsable policier avait laissé entendre que des individus se préparaient à intenter à la vie des membres de la Plate-forme. Et, en raison de ces menaces de mort rapportées par les forces de l’ordre, les organisateurs de la manifestation se devaient de renoncer au mouvement. Menaces ou pas, André Apaid Junior, l’un des responsables de la Plate-forme, en tête de peloton lance la marche en compagnie de Osner Févry et de Evans Paul. En cours de route, le parcours de la marche a été modifié, ce qui a fait perdre un temps précieux aux manifestants. Arrivés à la rue Capois, il était déjà treize heures et la police demande aux organisateurs de la manifestation de mettre un terme au mouvement. Mais après discussions, la police accepte une heure de prolongation. Avec la même détermination affichée depuis le début de la marche, les manifestants investissent la Place Jérémie pour mettre fin au mouvement. Aucun incident malheureux n’a été signalé. Les militants de la Plate-forme satisfaits décident de rentrer chez eux en bloc compact sous le regard vigilant de la police. Ils se donnent rendez-vous pour une prochaine manifestation anti-Aristide dans les rues de la Capitale.
Nouvelle manifestation gigantesque à Port-au-Prince à l’appel de la Plate-forme Démocratique
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