Nouvelles menaces internationales dans le dossier Neptune

“L’aide internationale à Haïti risque d’être interrompue en raison du dossier de la détention de l’ancien Premier ministre Yvon Neptune”, tels sont les propos tenus par le congressman démocrate de la Floride, Kendrick Meek, au terme d’ une brève mission à Port-au-Prince, le lundi 16 mai 2005. Le membre du Black Caucus qui a rendu visite à Yvon Neptune à l’annexe du Pénitencier national à Pacot souhaite que le gouvernement intérimaire trouve une solution urgente à ce problème. Le congressman démocrate relève la complexité de la situation d’Haïti au niveau du congrès en ce qui a trait à l’aide américaine en raison de la conjoncture dans laquelle évolue le pays. Kendrick Meek demande au gouvernement haïtien d’agir vite sur le terrain de la justice qui est, selon lui, aujourd’hui décriée. La visite de Kendrick Meek a été précédée en mars de celle de la congresswoman Maxine Waters. Dans ce dossier, le Conseil de Sécurité de l’ONU et l’OEA ont lancé des flêches en direction de la justice haïtienne. M. Neptune, le dernier Premier ministre d’Aristide, qui observe une grève de faim est accusé d’implication dans le massacre d’opposants au régime Lavalas perpétré à La Scierie, un quartier de Saint-Marc, le 11 février 2004. L’ancien haut dignitaire demande à être blanchi des accusations portées contre lui. Pendant ce temps, l’ancien ministre de la justice Calixte Delatour a répondu aux questions du juge d’instruction de Saint-Marc, Cluny Pierre Jules, autour du massacre de la Scierie. L’audition s’est déroulée sans incident. Le directeur de la police nationale sous la présidence d’Aristide, Jocelyne Pierre, doit être entendu bientôt. Le 11 février 2004, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées par des policiers appuyés par des frères d’armes à bord d’un hélicoptère de la Présidence et accompagnés d’activistes armés lavalas de l’organisation populaire “Bale Wouze”. Le 9 février, Yvon Neptune, Premier ministre et president du Conseil supérieur de la police nationale, en visite à Saint-Marc, avait annoncé que l’ordre allait être rétabli dans la ville en proie à une contestation du régime en place.

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