Le gouvernement Lavalas poursuit sa campagne de sensibilisation sur la restitution à travers la tenue d’un colloque international. Le lundi 13 octobre 2003 , le coup d’envoi de cet atelier de réflexion a été donné au Palais National par le Président Jean-Bertrand Aristide. Le Chef de l’Etat a souhaité que des discussions naisse « le fruit de la compréhension ». Mardi 14 octobre, des participants à cette session de travail étaient les invités de l’activité gouvernementale « Mardi de la Presse » . L’intervenant principal Claude Ribbe, philosophe français, a souligné que l’esclavage est un crime contre l’humanité et s’est demandé pourquoi son pays , ancienne puissance coloniale, faisait la sourde oreille aux appels du gouvernement haitien en faveur de la restitution de plus de 21 milliards de dollar américain. Son compatriote Pierre Bichot s’est montré moins entreprenant. L’avocat du gouvernement lavalas dans le cadre de cette affaire se contente de rester dans l’aspect juridique de la question en insistant sur la nécessité d’aborder ce dossier avec professionnalisme. Aux yeux d’autres intervenants, la question est simple. L’économiste Francis Saint-Hubert et l’homme d’affaires américain Mason Weaver croient que la France a les moyens de pourvoir aux besoins d’Haïti qui fait face à d’énormes problèmes en matière d’infrastructures. « Le dossier de la restitution n’a rien à voir avec le gouvernement, c’est une question d’histoire »,ont-ils estimé. A cet effet, l’économiste Francis Saint-Hubert exhorte tous les secteurs à se mettre ensemble pour porter la France à prendre ses responsabilités. Cet avis est partagé par le secrétaire d’Etat à la Communication, Mario Dupuy, qui en a profité pour s’en prendre à l’Opposition et aux intellectuels haïtiens qui critiquent la « démagogie » avec laquelle le Pouvoir Lavalas aborde la question. Le dossier de la restitution soulevé en avril dernier par le Président Aristide à l’occasion des 200 ans de la mort de Toussaint Louverture n’a jusqu’ici pas été soumis officiellement ausx autorités françaises. A plusieurs reprises, le ministère haïtien des Affaires Etrangères a annoncé le report de la présentation du dossier. De son côté, le Président français , Jacques Chirac , au mois de juin, avait écarté toute possibilité de discuter de ce « contentieux » avec le gouvernement Lavalas. Le ministère français des Affaires Etrangères qui vient de réaffirmer sa position a formé récemment un comité de réflexions sur Haïti présidé par l’écrivain Régis Debray. La France se dit particulèrement intéressée par la bonne gouvernance et la démocratie en Haïti.
Organisation par le Pouvoir d’un colloque international de trois (3) jours sur la restitution
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