Peu de turbulence après le renvoi du ministre de la culture

Daniel Elie, ministre de la culture et de la communication, s’en va après un vote de non confiance de la chambre basse hier.En 20 ans de régime démocratique sous l’empire de la constitution de 1987, il est devenu le deuxième ministre a être renvoyé par le pouvoir législatif.Cette procédure prévue par l’article 172 de la constitution permet de renvoyer un ministre et de garder le gouvernement, indique Georges Michel, ancien constituant qui rappelle que cette sanction ne peut faire l’objet d’aucun recours.Certains députés ayant voté contre la censure estiment que la mauvaise gestion du carnaval a été un masque utilisé par la majorité des députés pour renvoyer Daniel Elie.Ils croient que des problèmes personnels constituent les vrais motifs de cette levée de bouclier.De leur coté, les élus ayant supporté le renvoi du ministre, en majorité membre du Regroupement des Parlementaires pour le Renforcement de la Démocratie Participative (RPRDP), affirment qu’il s’agit d’un signal clair envoyé au gouvernement.Le ministre chargé des relations avec le parlement, Joseph Jasmin, constate que le parlement a exercé sa fonction constitutionnelle de contrôle, tout en regrettant l’absence de discussions entre les parlementaires et l’exécutif autour des points à l’origine de la censure.Interrogé sur la réaction du gouvernement M. Jasmin soutient que les ministres ont appris la nouvelle sans état d’âme sachant que le parlement peut mettre fin à leur service.Daniel Elie rejoint Lesly Gouthier, ancien ministre du commerce, dans le groupe des ministres renvoyés par le parlement M. Elie n’a pas su rallier les députés du parti Lespwa alors que des membres du RPRDP menacent de faire tomber d’autres têtes.Tandis que des observateurs font état de la menace d’une dictature parlementaire, l’ancien sénateur Samuel Madistin estime que la sanction parlementaire est tardive. » Il n’y a aucune action du gouvernement sinon que les autorités réalisent des licenciements massifs dans les entreprises publiques », remarque t-il.Toutefois Georges Michel rappelle que le renvoi d’un ministre fait partie du jeu démocratique, précisant que les ministres tirent leur légitimité du parlement.

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