17 ans après le colloque tenu à Damien sur le reboisement, les recommandations faites pour une prise en charge complète de l’environnement haïtien sont restées sans suite. Et aujourd’hui, toutes les régions du pays ou presque risquent de subir le même sort que Fonds Verrettes, a en croire les environnementalistes. Ils appellent à nouveau les autorités à décréter l’Etat d’urgence pour éviter la grande catastrophe en s’appuyant sur les réflexions du colloque tenu à Damien en avril 1987. Les inondations du 23 mai qui ont fait plus de 1400 morts, les récentes secousses enregistrées dans plusieurs communes du pays justifient la nécessité de prendre des mesures exceptionnelles pour éviter une catastrophe écologique en Haïti. Point n’est besoin de réinventer la roue, puisque le cadre de référence de la déclaration de l’Etat d’Urgence élaboré lors du colloque sur le reboisement tenu à Damien en avril 87 peut favoriser la mobilisation des ressources nationales et internationales à la cause de l’environnement. En effet, les objectifs de l’Etat d’Urgence visent notamment à freiner le processus de dégradation et engager le pays dans le processus de rétablissement de son équilibre écologique. Les mesures à adopter concernent l’interdiction de la coupe des arbres et l’exploitation des carrières de quelque nature que ce soit à l’intérieur des zones protégées. Le cadre de référence de la déclaration de l’Etat d’Urgence prévoit une assistance adéquate aux institutions chargées de veiller au respect des dispositions. Pour y parvenir, les ministères de la justice, de l’intérieur et de l’agriculture, entre autres entités concernées, sont appelés à jouer leur rôle pour décourager les spoliateurs. Le document plaide en faveur de la création d’un fonds d’urgence pour la protection de l’environnement à partir des taxes prélevées sur les camioneurs , les producteurs de ciment et d’autres matériaux de construction, les organisations nationales et internationales et sur les particuliers intéressés au financement du programme. Les signataires du document, croient qu’il est impossible de réussir le reboisement du pays sans prévoir le déplacement de certaines populations qui peuplent les bassins versants ou qui construisent dans les ravins. Il faudra aussi penser à créer des emplois et stimuler la production de biens et de services. Pour porter les autorités et la population en général à prendre conscience de la dégradation accélérée de l’environnement qui risque de mettre l’intégrité de la nation en péril, la FAN se propose de réactualiser la déclaration de l’Etat d’Urgence signée par plus d’une cinquantaine de personnes qui avaient pris part au colloque tenu à la Faculté d’Agronomie du 21 au 23 avril 1987. Pendant ce temps, des policiers seront bientôt déployés à Forêt des Pins pour assurer la protection de cet espace important de l’éco système haitien. L’annonce est faite par le ministre de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement rural. L’agronome Philippe Mathieu qui participait à l’émission “ Rencontre” de Radio Métropole a précisé que des militaires démobilisés composeront le premier contingent de cette police forestière à Forêt des Pins. Le gouvernement espère bénéficier de l’appui technique de la FAO dans le cadre de la formation de ces policiers forestiers qui doivent intervenir sur deux fronts à Forêt des Pins : sécurité et reboisement.
Plaidoyer en faveur de la prise en charge de l’environnement sur fond de perspective de déploiement de policiers forestiers
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