Les Etats-Unis ont demandé, le jeudi 3 juin 2004, à la communauté des pays de la Caraïbe (CARICOM) et à l’Organisation des Etasts Américains (OEA) d’apporter leur soutien au gouvernement intérimaire haitien ou premier ministre haitien, Gérard Latortue, trois jours avant une Assemblée Générale de l’OEA à Quito. “ Il est important pour nous que la CARICOM et l’OEA reconnaissent les importants changements intervenus en Haiti et fassent tout ce qu’ils pruvent pour apporter leur soutien au premier ministre Latortue et aider Haiti à (…) construire de la prospérité et la démocratie”, a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d’Etat, Adam Erali. “ Il y a déjà de signes importants vers cette direction. Les Nations Unies vont prendre bientôt en charge les opérations de maintien de la paix là-bas avec un important contingent brésilien”, a-t-il relevé. L’ONU a transféré mardi son autorité à la Mission de stabilisation des Nations Unies (MINUSTHA) en Haiti, qu’elle espère stabiliser sur le long terme avec 6 700 casques bleus, dont quelque 1 200 brésiliens et 1 622 policiers civils . La MINUSTHA remplace la force internationale de sécurité (Etats-Unis, France, Canada,Chili) déployée en Haiti après le départ précipité le 29 février de l’ancien président Jean Bertrand Aristide. La Caricom, qui compte 15 membres de droit et cinq membres associés, n’a pas reconnu l’actuel gouvernement de M. Latortue et a réclamé une enquête sur les circonstances du départ de M. Aristide , voulu par Washington et Paris. Les Etats-Unis refusent toute enquête. L’accueil du chef d’Etat déchu par Jamaïque avait provoqué une crise diplomatique avec Gérard Latortue. Jean Bertrand Aristide a trouvé refuge depuis en Afrique du Sud et le gouvernemetn haitien a aussitôt fait savoir que des relations diplomatiques normales pouvaient reprendre avec la Jamaïque. Lors de l’Assemblée générale de l’OEA , les ministres des Affaires Etrangères des pays membres doivent débattre de l’application à Haiti de l’article 20 de la Charte Démocratique interaméricaine , qui prévoit un audit international du processus démocratique du pays concerné en cas “ d’atteinte à l’ordre constitutionnel”. Les Etats-Unis et le nouveau haitien refusent cependant de qualifier le départ précipité d’Aristide d’Haiti le 29 février “ d’atteinte à l’ordre constitutionnel” . Sous l’implication de la CARICOM , une partie du conseil permanent de l’OEA , formé de 34 pays, a approuvé un projet de résolution visant à faire appliquer l’article 20. AFP
Washington demande à la CARICOM et à l’OEA de soutenir Gérard Latortue
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