Plus de 500 Haïtiens arrivés illégalement en quatre jours au Brésil

Au moins 539 Haïtiens sont entrés illégalement au Brésil en quatre jours, en passant par le Pérou et la Bolivie, a annoncé le gouvernement de l’Etat amazonien de l’Acre qui compte déjà plusieurs centaines d’immigrés de l’île des Caraïbes. «L’an dernier (en 2011), nous avons reçu 711 Haïtiens, mais au cours des quatre derniers jours, d’autres sont arrivés et, jusqu’à hier (lundi), nous avons compté un total de 1 250 Haïtiens», a dit la porte-parole du gouvernement de l’Acre, Andrea Zilio. Selon elle, 345 Haïtiens ont reçu un visa de deux ans leur permettant de chercher un emploi au Brésil, un pays qui leur octroie le statut de réfugié. «Depuis le début, le gouvernement a aidé les Haïtiens en leur fournissant un logement, de l’eau et trois repas par jour. Mais la situation devient chaque fois plus difficile parce que nous n’avons pas les moyens de loger et de subvenir aux besoins de toutes ces personnes», a-t-elle souligné. Le chiffre a brusquement augmenté à la suite d’une rumeur selon laquelle le Brésil adopterait une politique plus sévère à partir du 31 décembre, ce que le gouvernement fédéral a démenti. Les autorités estiment que l’immigration en provenance d’Haïti est dirigée par les «coyotes» mexicains qui traditionnellement organisent le passage de la frontière avec les États-Unis. «Selon notre enquête, ils exigent entre 2 000 et 5 000 dollars», a dit au journal O Globo, le ministre de la Justice Luiz Paulo Barreto, soulignant que les Haïtiens viennent au Brésil à la recherche d’opportunités qu’ils n’ont pas dans leur pays ravagé par un séisme meurtrier en 2010. Le Brésil est très présent en Haïti où il dirige la force de paix de l’ONU. Les Haïtiens vont en avion de Port-au-Prince à Quito et se rendent ensuite au Pérou et en Bolivie d’où ils franchissent la frontière brésilienne par des sentiers, selon les autorités. Par les mêmes frontières, plusieurs dizaines de Pakistanais, d’Indonésiens et d’Afghans sont également entrés récemment au Brésil. Mais, à la différence des Haïtiens, ils n’obtiennent pas le statut de réfugiés. Une centaine d’entre eux ont ainsi été expulsés ces derniers jours, selon O Globo. AFP

Publicité