Une fois avertis qu’ils allaient être assiégés par des membres d’Organisations Populaires (OP) pro-lavalas, les dirigeants du Groupe de Convergence Démocratique ont rapidement fait d’appel à la Police Nationale d’Haïti (PNH). A travers la presse notamment Sauveur Pierre Etienne, Paul Denis et Ernst Colon, les principaux dirigeants de la Convergence, avaient tiré la sonnette d’alarme. En réponse à l’appel à l’aide, quelques policiers de l’unité administrative s’étaient rendus sur les lieux. Surprise , une centaine de membres d’OP munis de pierres et de cocktails molotov et des armes à feu passent à l’attaque. Les agents de l’ordre n’ont pas su empecher les manifestants d’exercer en leur façon leurs droits de revendiquer . Et en un rien de temps, Pont Morin est devenu un foyer de tension et de violence intense. Une pluie de pierres s’est abattue sur l’OPL et des tirs d’armes nourris ont été entendus des deux côtés. On courrait dans tous les sens et dans la foulée deux membres d’OP ont été atteints par balle dont un mortellement et un policier a été blessé après une chute. Un peu plus tard on pouvait constater une acalmie mais perturbée de temps en temps. La police allait prendre le contrôle de la situation avec le déploiement des unités anti émeutes dans la zone du Pont Morin. Les membres d’OP protestent et accusent les agents de l’ordre de passivité et de tolérance envers l’Opposition. Entre temps, la zone est survolée par des hélicoptères, les riverains paniquent et la police a dû barricader la zone pour éviter le pire. Dans l’après midi les armes s’étaient tues, le calme était revenu mais demeure précaire. Les OP pro-lavalas dispersées menacent de revenir à la charge si Gérard Gourgues n’était pas appréhendé. Du côté de la Convergence c’était également le silence, retranchés au local de l’OPL(Organisation du Peuple en Lutte) aucun signe que les militants allaient se laisser faire. Quant aux dirigeants de l’Opposition ils réaffirment leur volonté de continuer à défendre leurs idéaux politiques. Les journalistes en pareilles circonstances sont les premières et dernières victimes. En couvrant l’évenement de mardi, rares sont les journalistes haïtiens à être exemptés par les injures des membres d’OP lavalas. A Pont Morin notamment des journalistes haïtiens ont dû faire montre de souplesse et de maitrise de soi pour ne pas y laisser leur peau. Pour la première fois depuis des années, des journalistes ont dû dissimuler leurs badges pour que les OP ne sachent pour quelle Station de Radio ils travaillent.’Plusieurs Stations de Radio travaillent pour la convergence’ déclarent les OP. Le reporter de Vision 200 Valéry Numa a été sommé par des membres d’OP de suspendre son intervention en directe devant le Collège Gérard Gourgue qui était assiégé par les manifestants. Un autre journaliste de la même Station de Radio a été bousculé. Parallèlement à ce mouvement à Pont Morin, les principales communes de Port-au-prince étaient paralysées par les OP pro-lavalas qui réclament l’arrestation de Maitre Gérard Gourgues le président proclamé par l’Opposition. En raion de cette situation les écoles publiques et privées, le commerce sont restées fermés pendant la journée de mardi.
Port-au-Prince a vécu une nouvelle journée de forte tension
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