Port-au-Prince sous des tonnes de boue après les averses du mardi 2 septembre

La circulation automobile au niveau du bicentenaire est difficile voire même impossible en certains endroits. Idem pour la route de Carrefour où les automobilistes passent des heures avant d’atteindre le centre-ville poussiéreux. Port-au-Prince , après chaque averse, ressemble à une ville sinistrée. Les canaux d’évacuation sont remplis de gravats, de matières en plastique et autres. Et les eaux usées non drainées envahissent les trottoirs et les rues jonchées d’immondices de toutes sortes. La circulation automobile devient un casse-tête et les piétons qui veulent vaquer à leurs occupations quotidiennes éprouvent toutes les peines du monde. La situation est chaotique au bas de la ville qui reçoit les alluvions en provenance des mornes dénudés qui dominent Port-au-Prince. Les investissements consentis dans la construction de places publiques et dans les travaux de réhabilitation de routes périssent dans l’eau et dans la boue. Le quartier de la Saline où sont érigées des maisons de fortune est indescriptible. Pourtant des être humains y vivent et les activités commerciales génèrent des millions de gourdes. Heureusement, le soleil est toujours au rendez-vous après les averses et joue sa partition en évaporant une partie des eaux sur la chaussée. Mais l’inconvenient majeur, la poussière qui se dégage met en péril la santé de centaines de milliers d’individus qui respirent l’air malsain du centre-ville. Conséquence : les cas d’asthme sont en hausse constante dans la région métropolitaine. Cette pathologie frappe à la fois les jeunes et les personnes âgées. Mais la dégradation accélérée de l’environnement et les constructions anarchiques qui gagnent de plus en plus de terrain devraient préoccuper davantage les instances concernées. De fait, chaque année, les risques d’inondations à Port-au-Prince augmentent. De l’avis de certains experts en urbanisme, dans l’immédiat , il faut curer et réhabiliter tous les canaux d’évacuation à l’occasion de la saison pluvieuse et cyclonique. A moyen terme, dégager les ravins et les bassins versants. A long terme, réhabiliter le morne l’hôpital totalement dénudé ou presque. Ce projet de grande importance mettra du temps avant de produire les résultats escomptés. Au delà de toute analyse, la problématique de l’environnement est la plus grave crise à laquelle Haïti se trouve confrontée aujourd’hui.

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