Premières patrouilles franco-américaines à Port-au-Prince

Les forces américaines et françaises ont commencé des patrouilles régulières à Port-au-Prince, que les insurgés haïtiens s’apprêtent à quitter après avoir promis de déposer les armes. Un mois après le début du soulèvement ayant conduit au départ précipité du président Jean-Bertrand Aristide, les banques ont rouvert leurs portes dans la capitale haïtienne, théâtre de fusillades et de pillages avant le déploiement de la force internationale. Des militaires français à bord de jeeps équipées de mitrailleuses ont patrouillé dans le centre de Port-au-Prince, dont certaines rues sont envahies par les détritus et les eaux usées. Des véhicules légers de l’armée américaine ont assuré la protection du Palais national, l’ancien symbole du pouvoir d’Aristide. Pour la deuxième journée consécutive, des militaires américains ont patrouillé à bord de Humvees équipés de mitrailleuses et de bazookas, sous le regard de centaines d’Haïtiens espérant voir affluer argent et emplois avec les Américains. De nombreux quartiers populaires de Port-au-Prince, fiefs des « chimères » fidèles au président déchu et dotées d’armes automatiques et de machettes, demeurent toutefois difficilement pénétrables. Les partisans d’Aristide craignent des représailles et des habitants ont fait état de lynchages. UN NOUVEAU CHEF DE LA POLICE Des fusillades ont éclaté mercredi lorsque la police et des rebelles ont pourchassé des fidèles d’Aristide dans le bidonville La Saline. D’après une radio, ces affrontements ont fait trois morts. Le Premier ministre Yvon Neptune a décrété l’état d’urgence, ce qui autorise le gouvernement à suspendre certains droits constitutionnels comme la liberté de la presse ou de manifester. Soucieux de restaurer une autorité sur le pays après un mois d’insurrection au cours duquel une centaine de personnes ont péri, le président par intérim, Boniface Alexandre, a pour sa part nommé un nouveau chef de la police, Léonce Charles, ancien chef respecté des garde-côtes haïtiens formé aux Etats-Unis. Les 4.000 policiers collaboreront avec la force internationale, qui compte désormais plus de 1.700 militaires américains, français et canadiens. Sous la pression des Etats-Unis, le chef militaire rebelle Guy Philippe a annoncé mercredi le désarmement de ses combattants. Il a affirmé qu’il retournerait jeudi ou vendredi à Cap-Haïtien, deuxième ville du pays et bastion rebelle. Reuters

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