Procès d’Amaral Duclona: la veuve de Bernard Lauture et l’ex ambassadeur français témoignent

La cour d’assises de Paris (France) qui juge le chef de gang haïtien, Amaral Duclona poursuivi pour meurtre, s’est prolongée mardi, avec les témoignages de la veuve de la victime et de l’ex-ambassadeur de France à Port-au-Prince, rapporte l’Agence France Presse. .Le procès d’Amaral Duclona, alias Berthone Jolicoeur, 34 ans, chef d’un des gangs de «chimères», activistes armés proche d’Aristide, s’est ouvert lundi dernier à Paris et se poursuit jusqu’à vendredi.Ce chef de gang comparait pour l’enlèvement, la séquestration et la mort en 2004 de Claude Bernard Lauture, patron franco-haïtien opposant au régime dont le corps, criblé de balles, avait été découvert dans Cité soleil, le plus grand bidonville de Port-au-Prince, fief des gangs de la capitale. «J’ai l’intime conviction que l’enlèvement de mon mari a été télécommandé par Jean-Bertrand Aristide et exécuté par Amaral Duclona», a lâché Marie-Louise Michelle, veuve de la victime. De son côté, Thierry Burkard, l’ex-ambassadeur de France à Port-au Prince (2003-2006) aujourd’hui retraité, a décrit les horreurs de la fin du régime Aristide. Ce dernier était soutenu par des gangs armés qu’il a comparé aux Tontons Macoutes de Duvalier.«Les chimères armés par le régime, avaient leurs entrées au palais présidentiel où ils prenaient leurs consignes et recevaient de l’argent», expliqué l’ex-ambassadeur en décrivant leurs actions répressives contre les opposants au régime, notamment lors des manifestations. Pour le diplomate, l’enlèvement et l’assassinat de Claude Bernard Lauture pouvaient constituer un message destiné à sa famille, celui «de rester dans la bonne ligne».En effet, la victime, Claude Bernard Lauture, personnalité respectée dans l’île, avait choisi peu avant son enlèvement de s’engager auprès de l’opposition haïtienne, notamment dans «le groupe des 184 » mené par l’entrepreneur haïtien André Apaid. « Il disait: si la bourgeoisie ne s’engage pas pour changer le contrat social à Haïti, rien ne changera jamais dans ce pays. Et, quand il s’est engagé contre les dérives du pouvoir d’Aristide, beaucoup se sont dit, on va le suivre», a témoigné l’épouse du défunt. LLM / radio Métropole Haïti

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