Projet de mise sous tutelle : Port-au-Prince insatisfait des déclarations d’Ottawa

Le gouvernement haitien souhaite toujours des explications formelles de la part de son homologue canadien autour des déclarations prêtées au secrétaire d’Etat à la francophonie , Denis Paradis, sur un projet éventuel de mise sous tutelle d’Haiti par la Communauté Internationale. Intervenant sur Radio Métropole, le lundi 10 mars 2003 au journal du matin , le ministre haitien des affaires étrangères , Joseph Philippe Antonio , pense que M. Denis Paradis doit s’exprimer sur la question pour démentir le journaliste de l’agence d’information “ L’Actualité.com” qui a révélé la tenue de la rencontre de Gatineau où la question de la mise sous tutelle aurait été abordée . Le chancelier qui s’est entretenu le 6 mars dernier avec l’ambassadeur Kenneth Cook laisse entendre que le gouvernement haitien ne se sent pas confortable avec ses interlocuteurs canadiens dans une telle atmosphère. Les déclarations de M. Antonio interviennent 48 heures après la publication d’une note sur la question par l’ambassadeur canadien Kenneth Cook. Dans ce communiqué publié , le samedi 8 mars 2003, l’Ambassade avait affirmé que le secrétaire d’Etat canadien chargé de la francophonie , Denis Paradis, organisateur de la réunion de fin janvier, avait nié l’existence d’un projet visant au départ du Président Jean Bertrand Aristide ou à placer Haiti sous tutelle internationale. “ La position du Canada à l’égard de la crise politique en Haiti n’a en rien changé, le Canada pense que la seule solution à la crise politique est l’organisation et la réussite d’élections libres et transparentes avec la participation de tous les partis”, avait rappelé la note .” Le texte ajoutait que le Canada apportait son plein soutien aux efforts de l’OEA et se félicitait des travaux en cours au sein de la Mission Spéciale visant à créer de conditions favorables à la réalisation des élections. Parallèlement, le ministre des affaires étrangères, Philippe Antonio, a eu une réunion avec l’ambassadeur français, Yves Gaudeul, le 7 mars autour de la participation du ministre de la Coopération à la rencontre déroulée à Gatineau. Récemment , la Chancellerie avait exprimé ses préoccupations dans la mesure où selon l’article de « l’Actualité.com », “ dans les milieux français “, on avait fait référence à la situation du Kosovo comme modèle de tutelle pour Haiti . Selon une note du ministère des Affaires Etrangères , en date du 10 mars, l’ambassadeur Gaudeul a souligné que la France a “ comme unique interlocuteur officiel en Haiti le Président Jean Bertrand Aristide et ne cautionne aucun projet de mise sous tutelle du pays et, encore moins, le renversement du régime gouvernemental haitien actuel “. La note poursuit que M. Gaudeul a réaffirmé que les élections restaient le seul moyen de changement ou de prise de pouvoir et indiqué que la Résolution 822 de l’OEA montrait le chemin à suivre .

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