Prolongement de la détention des membres du Groupe des 184. Les lacunes administratives du Parquet sont mises en causes .

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Le Chef du Parquet du Tribunal Civil de Port-au-Prince, Riquet Brutus, est sur la sellette dans le cadre de l’affaire Charles Baker et David Apaid , membres du Groupe des 184 , qui est transférée au Cabinet d’Instruction . Selon le juge d’instruction , Joassaint Saint Clair , le dossier présenté par le Commissaire du Gouvernement est incomplet. Le chef du Parquet n’a pas communiqué au juge instructeur la « pièce à conviction » c’est-à-dire les pistolets détenus « illégalement » par les deux (2) entrepreneurs. Ainsi , le magistrat Saint Clair a demandé au Parquet du Tribunal Civil de Port-au-Prince de compléter le document pour qu’il commence à entendre les prévenus placés en isolement au Pénitencier National. Le comportement du commissaire du gouvernement Riquet Brutus est sévèrement condamné par les avocats des détenus. Ils précisent que cette décision du Chef du Parquet témoigne de la politisation de ce dossier par le régime Lavalas. M. Annibal Coffy, l’un des membres du Conseil de défense de Charles Baker et de David Apaid, relève deux (2) impairs commis par le Chef du Parquet. L’homme de loi précise que l’affaire devait être acheminée au Tribunal Correctionnel car il n’y a pas d’infraction . De plus, Maître Coffy indique que le fait par Me Brutus de présenter un dossier incomplet va prolonger la détention de Messieurs Apaid et Baker. Annibal Coffy conclut qu’il s’agit d’un dossier politique . De son côté, le père de David Apaid, Claude Apaid, qualifie de scandaleux le comportement du commissaire du gouvernement . Pour M. Apaid, il est clair que le Pouvoir Lavalas cherche à punir Charles Baker et David Apaid en raison de leur appartenance politique . L’homme d’affaires Claude Apaid met en garde le Pouvoir Lavalas contre la détention prolongée des prévenus qu’il considère comme des « otages politiques » . Des dizaines d’ouvriers de l’usine du vice-président de l’ADIH , Charles Baker , exigent la libération de leur patron et de David Apaid , le neveu du dirigeant du Goupe des 184 , André Apaid Junior. Dans des déclarations faites , le lundi 24 novembre , les employés de l’entreprise de M. Baker affirment que la détention prolongée des deux (2) membres du Groupe des 184 a de sérieuses conséquences sur leur vie économique . Pour sa part, la Mission Spéciale de l’Organisation des Etats Américains (OEA) désapprouve le gouvernement haitien sur le dossier de la perturbation de la manifestation du Groupe des 184 , au Champ de Mars , il y a dix (10) jours. Le chef de la Mission , David Lee, qui présentait lundi le dernier rapport de l’Organisation sur Haiti a qualifié d’arbitraire l’arrestation et la détention prolongée des membres du Groupe des 184 . M. Lee a également critiqué la façon dont les policiers se sont conduits lors de ce rassemblement pacifique qui a dû être annulé par les responsables du Groupe des 184 . Le lundi 24 novembre 2003, les avocats de Messieurs Apaid et Baker n’ont pu rendre visite à leurs clients au Pénitencier National en raison du refus catégorique des agents pénitentiaires qui ont évoqué des instructions claires reçues de leurs supérieurs.

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