Proposition en faveur de la formation d’un gouvernement de transition en Haiti

L’organisation non-gouvernementale “Haïti Democracy Project” invite l’Organisation des Etats Américains (OEA) à réviser sa stratégie en Haïti. Cette ONG suggère à l’Organisation hémisphérique de constater l’échec du Pouvoir Lavalas et d’aider la société haïtienne à repartir sur de nouvelles bases. Dans ce document soumis à l’Organisation Hémisphérique à l’occasion de la réunion du Conseil Permanent sur Haiti , le jeudi 3 avril 2003 , Haiti Democracy Project souhaite que les Etats Membres de l’OEA invoquent la Charte Démocratique et convoquent une réunion pour priver Haiti de l’exercice de ses droits de participer aux activités de l’Organisation. En faisant appel à la Charte Démocratique , le Conseil Permanent reconnaitra clairement l’altération de l’ordre démocratique en Haiti et l’échec des initiatives diplomatiques visant à la restauration de la démocratie, souligne l’ ONG . Dans le texte , Haiti Democracy Project estime que l’application de la Charte Démocratique pourrait conduire à d’autres initiatives ou à une eventuelle implication de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le dossier. Haiti Democracy Project souhaite également que le Conseil Permament soutienne la mise en place d’une administration de transition en Haiti chargée de faire face aux crises humanitaire, économique et de sécurité afin de conduire le pays sur le chemin des élections libres et honnêtes , peut- être dans un délai de deux (2) ans. Haiti Democracy Project fait remarquer que cette administration pourrait regrouper des technocrates et serait en accord avec la Constitution qui définit clairement le rôle de la Présidence. L’ONG pense que la Société Civile doit jouer un rôle cle dans cette administration de transition et rappelle le soutien accordé par l’International au gouvernement et au Conseil Electoral Provisoire (CEP) de 1990 compromis politique extra-constitutionnel qui a permis au pays d’organiser sa première élection crédible avec l’avènement de Jean Bertrand Aristide au Pouvoir. Haiti Democracy Project pense qu’une administration de transition composée de technocrates issue de la Sociéte Civile et supportée techniquement par les bailleurs va immédiatement ouvrir la voie à la normalisation des relations avec les Institutions Internationales de financement. L’ONG basée à Washigton précise qu’Haiti pourrait ainsi conclure un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI) et résoudre les problèmes d’arriérés avec la Banque Interaméricaine de Développement ( BID)et la Banque Mondiale . Haiti Democracy Project croit que , dans la collaboration entre la Sociéte Civile et la Communauté Internationale sur l’organisation d’élections crédibles dans le pays , le président actuel aura comme choix. Premièrement, il peut rester dans ses limites constitutionnelles de Président et cohabiter avec le gouvernement de transition . Selon Haiti Democracy Project, le Président peut de manière flagrante passer outre des garde – fous constitutionnels en continuant à patroner les gangs armés et appliquer des méthodes extra-constitutionnelles de violence politique qui pourront forcer la Société Civile et l’Internationale à protéger le processus électoral avec des moyens divers comme le renforcement de la présence étrangère . Deuxièmement ,la Société Civile et l’Internationale pourraient aussi appeler le Président en place à écourter son mandat ou tout simplement à démissionner , estime Haiti Democracy Project. L’ONG insiste sur le fait que le Gouvernement de transition peut ramener la confiance et la reprise totale de l’aide dont Haiti a tant besoin. ‘’Le gouvernement de transition doit avoir le ferme soutien de l’International pour attaquer les problèmes liés à la corruption qui empêchent aux Institutions comme l’USAID, l’Union Européenne,et d’autres Agences Internationales de financement de se consacrer à Haiti. Haiti Democracy Project indique qu’il serait inopportun pour les Etats Unis de plaider en faveur de la tenue des élections en Haiti si les conditions requises ne sont pas réunies. Il est absurde de convier les politiciens haitiens à se joindre à un Conseil Electoral Provisoire vulnérable qui pourrait appeler des candidats à faire campagne et des électeurs à voter dans un environnement dominé par des gangs armés,l’impunité, l’intimidation, indique l’ONG. Dans le document publié le mercredi 2 avril 2003, Haiti Democracy Project met en garde contre la tenue d’élections baclées. Selon l’Organisation, celles-ci plongeraient le pays dans une crise plus aigue .

Publicité