L’ex-président du gouvernement militaire , Prosper Avril , à peine sorti du Pénitencier National dans l’après-midi de ce lundi 15 avril 2002 , a été à nouveau interpellé. L’ancien général a été brutalisé, menotté et conduit vers une destination inconnue ( probablement le centre de détention de Pétion-Ville) par des agents de l’unité spécialisée » Swat Team « , a constaté un reporter de Radio Métropole . Le fils de l’ancien président, Gregor Avril et ses avocats Reynold Georges et Rigaud Duplan, stupéfaits, ont laissé éclater leur colère en condamnant le comportement du pouvoir qu’il qualifie d’arbitraire. Selon des sources policières contactées par Radio Métropole , un mandat a été présenté à M. Avril pour participation présumée au massacre d’une dizaine de paysans à Piattre , localité située dans le Bas-Artibonite au nord-ouest de la capitale Port-au-Prince, au cours de l’année 1990. Les noms de l’homme d’affaires Olivier Nadal et de l’ancien colonel Henri Robert Marc Charles figurent également sur le mandat . L’acte d’accusation lu par Maitre Rigaud Duplan indique que le massacre se serait produit le 12 mars 1990 ,soit deux(2) jours après la démission du général qui est parti pour l’exil ce même 12 mars . Le commissaire du gouvernement de la capitale, Josué Pierre Louis , contacté par Radio Métropole, a décliné toute responsabilité dans l’arrestation de l’ancien président du gouvernement militaire ( septembre 1988-mars 1990). Le chef du Parquet a indiqué que la loi n’autorise pas son collègue de Saint-Marc à procéder à l’arrestation de quiconque en dehors de sa juridiction. Josué Pierre Louis a précisé qu’il a classé le dossier Avril suite à la décision de la Cour d’appel confirmant l’ordre de libération du général Avril dans le cadre de l’affaire qui l’opposait à Marino Etienne, un des prisonniers de la Toussaint torturé en novembre 1989. Prosper Avril, détenu depuis le 26 mai 2001, se croyait au bout de ses peines après 321 jours passés en prison. Dans une interview exclusive accordée à Radio Métropole au sortir de la prison centrale de Port-au-Prince, ce 15 Avril , l’ex-général avait remercié la justice haitienne et clamé sa joie de quitter le milieu carcéral. Prosper Avril avait indiqué qu’il n’allait pas laisser le pays et qu’il comptait reprendre sous peu ses activités politiques au sein de son parti, le CREDDO.
Prosper Avril libéré puis arrêté
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